père : Stefano Scopoli, 58 ans, décédé. Vous voyez le bon rital toujours bien habillé, chauffeur d'une italienne des années 60, aux airs de mafieux ? C'était lui.
mère : Gisèle Scopoli, née Rimbaud, 56 ans, décédée. Une femme qui a passé sa vie derrière un objectif à focale fixe. Donnant l'amour de la photographie à son fils aîné.
frère : Auxence Scopoli, 12 ans, tête de pioche pleine d'imagination. Vie bridée par le syndrome d'Asperger. Accorde le toucher qu'à son grand frère, et encore, s'il l'a décidé.


école fréquentée : Publique.
diplôme(s) : BAC +4 / Deuxième année de Master en cinéma et audiovisuel en cours.
situation actuelle : Étudiant modèle.
langues parlées : Français, italien, anglais, Auxençais (son cadet insiste sur le fait que c'est une langue véritable).


cigarettes : fumeur occasionnel.
alcool : occasionnel, malgré les apparences, souvent pour oublier un crochet du gauche.
drogues douces : le passé appartient au passé pas vrai ?
drogues dures : lire la réponse ci-dessus.

télévision : A peu près 2 à 3h par jour, et encore c'est pour étudier.
ordinateur : Quelques nuits blanches ne font pas de mal, si ?
téléphone portable : toujours dans sa poche ou dans sa main au long de la journée.
réseaux sociaux : il y partage sa passion, donc jamais moins de 5h.

régime : Viandard pur et dur.
maladie(s)/handicap(s) : RAS si ce n'est quelques insomnies.

o1. Des parents aimants, deux belles têtes brunes, les Scopoli ne passaient que rarement inaperçus. Après avoir quitté l'Italie pour embrasser la vie à la française, Gisèle et Stefano, impatients, ont commencé à fonder leur famille, si bien que la jeune mariée était enceinte lors des noces. Sept mois plus tard naissait Alexander, petit rital prématuré aux yeux bleus et aux cheveux déjà bien bruns pour la plus grande fierté de son père qui craignait de le voir prendre le gêne blond de sa mère monégasque. Né à Saint Julien en Genevois, Alex y passa la majeure partie de son enfance tout en affichant une double nationalité que ses parents, jamais d'accord, lui avait donné. Made in Italy, Born in France, niveau traçabilité autant être transparents et lui imprimé un franco-italien sur le front. o2. Passe-temps favori de son père, le marmot se promenait ou plutôt le suivait dans toute la ville. Chaque voisin, amis et même les habitués du café du centre-ville connaissait le jeune Al' Scopoli. Toujours à courir et à se lancer dans de longs monologues sur l'épisode de Pokemon du matin. Casse-cou rempli de bonne humeur qui tombait de vélo tête la première pour se relever et courir acheter des pétards, sale gosse va.   o3. S'il faisait rire son père avec son front toujours croûté et ses pantalons aux genoux ajourés (la mode avant l'heure), il y avait une personne devant qui Alex ne faisait pas le fier : la mama.  Femme assez grande aux longs cheveux blonds bouclés et aux yeux bleus qu'il lui devait. Femme à la voix douce, jamais élevée mais qui en un regard faisait baisser la tête et taire son fils, fraîchement auteur d'une énième connerie. Alexander aimait sa mère tout autant que son père et ce grâce à ce dernier. Appareil Argentic en main, Stefano ne cessait de prendre sa femme en photo à chaque occasion, véritable muse pour lui. C'était d'ailleurs ainsi qu'ils s'étaient connus : lui jeune photographe excellant dans le noir et blanc, et elle, jeune femme qui longeait le Ponte Vecchio un vendredi soir. Il ne fallut que peu de temps avant que le paternel dépose l'appareil photo entre les petites mains de son fils, lui offrant l'outil à la passion qu'il venait de déclencher. o4. Onze années à être l'enfant unique, c'était royal, mais Alexander s'ennuyait. Profondément. Alors oui, il avait des amis qu'il entraînait dans toutes sortes d'aventures mais au final, chez lui c'était la même chanson : « Papa est vieux, et Maman bah... c'est Maman quoi. Puis c'est une fille. » Ce n'était pas faute de leur avoir demander un frère plus tôt d'ailleurs... mais ses parents savouraient le peu de répit que leur offrait la pré-adolescence d'Al' avant de se replonger dans le bain. o5. Finalement, il arriva. Le parfait copain de jeu. Le petit frère. Prématuré également, tout comme son aîné, sûrement trop pressé de voir la vie. Alors que la douzième bougie d'Alex' venait d'être soufflée, ce dernier recevait son cadeau deux jours plus tard. Il posa une condition : c'était lui qui choisirait le prénom et cela devrait être précis : un A et un X comme lui. Plusieurs jours de recherches plus tard, c'était fait et Alexander rencontrait enfin son petit frère Auxence. Deux pellicules entières ont été nécessaire aux Scopoli ce jour-là. o6. Six ans plus tard, après avoir cajolé, protégé et bien sur dévoilé tous ses secrets pour atteindre les placards à gâteaux sans se faire prendre, Alex' saisissait son diplôme avec mention. BAC en main, il devait maintenant prendre une décision compliquée : la fac, loin de sa famille. Déchirement crucial pour lui qui ne voulait pas laisser ses parents et encore moins son frère qui était encore jeune et avait du mal à se faire des amis. L'aîné de la fratrie était bien le seul d'ailleurs à attirer son attention et avoir une conversation plus longue que trente secondes. Décision prise sous les conseils de son père qui la poussait à vivre son rêve de devenir photographe, ou bien encore cinéaste, Al' plia bagage pour Paris. o7. Un week-end sur deux, dès qu'il pouvait, Alexander rentrait en terre connue pour passer deux jours avec sa famille. Famille qu'il avait de plus en plus de mal à suivre. Ses parents se disputaient plus souvent sur un seul et même sujet : Auxence. Celui-ci avait huit ans et refusait catégoriquement tout contact avec ses parents. Il s'exprimait majoritairement par gestes, se muant dans un silence et des réflexions murmurés. Pour Alex', son père et sa mère avaient sûrement fait quelque chose alors il commença à leur en vouloir. Il n'avait aucun soucis à discuter avec son frère, lui, même si il savait qu'il avait des habitudes bien précises et une petite routine toute tracée chaque jour, c'était son frère bordel, pourquoi les parents lui tournaient le dos ?! Il aurait bien voulu leur crier à la figure mais... arriva un jour où il remit en question sa théorie. C'était un matin comme les autres, encore à moitié endormi, l'étudiant passa devant la chambre de son frère et se stoppa en silence. Il retrouvait son petit frère au même endroit que la veille au soir, assit en tailleur devant sa mappemonde accrochée au mur, feutre en main et tête appuyée contre son lit. Auxence balançait son crâne de gauche à droite, marmonnant et répétait le même mouvement en boucle. Mutisme qui inquiéta d'autant plus son grand frère qui réveilla aussitôt ses parents. o8. Syndrome. Autisme. Asperger. Diagnostic final d'une longue série d'examen que le brun suivait comme il le pouvait à distance. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi, ni comment, enfin... s'il y avait vraiment un pourquoi et un comment...mais tout ce qu'il savait c'est qu'il détestait l'idée de ne pas être présent pour son cadet qui manifestait de plus en plus de symptômes liés à son trouble du comportement. o9. Bougies des 20 et 8 ans soufflées pour, respectivement, Alex' et Auxy. Le temps était passé lentement, la famille franco-italienne s'était adaptée et évoluait désormais dans le sens du plus jeune si bien qu'après avoir insisté plusieurs fois, le grand brun réussi à convaincre ses parents de le rejoindre sur Paris. Les services psychologiques y sont plus poussés qu'en Haute-Savoie (sans déconner ?!) et Auxence verrait son frère plus souvent, et cesserait donc de le réclamer. Le pas était franchi, les Scopoli emménagerait dans la capitale française dans un appartement du XIème. 1o. Douce soirée de Novembre. Alexander a insisté pour qu'il passe la soirée seul avec son frère tandis que ses parents visitent la ville lumière. L'idée était de leur prouver que ce nouveau départ était le bon. Le couple Scopoli accepta et décida alors de se balader dans les rues de Paname et de s'offrir un moment à deux, sur la terrasse d'un restaurant de leur nouveau quartier. Le temps était doux pour la saison, autant en profiter. De leur côté, les deux têtes brunes passaient du temps devant un carton de pizza. Auxence donnait un cours approfondi de langue à Alexander qui, en bon élève, apprenait peu à peu le nouveau langage que venait d'inventer son jeune professeur. L'horloge approchait des 21h30 et alors que le plus grand faisait rire le plus petit dans une blague peu recommandable pour un enfant de huit ans, un son répété stoppa tout éclat de joie. Un bruit métallique, puissant, enflammé... Des cris, du silence, un moteur qui accélère sans cesse. Des tables renversées, des assiettes cassées, des corps inertes, le sang d'un couple marié italien. Tragique soirée du 15 Novembre 2015. 11. Tuteur légal d'Auxence Stefano Scopoli. Depuis maintenant quatre ans, Alexander s'occupe du mieux qu'il le peut de son cadet. Alternant son master à la Sorbonne-Nouvelle, son travail de videur en boîte et son rôle de grand frère. Il ne se plaint jamais, non, au contraire il a presque copié le mutisme de son petit frère sur ce point et ne parle plus autant. Sa joie de vivre est ébréchée mais il ne recule devant rien. Il confie chaque matin son petit frère à Sylvie, une infirmière doublée d'une aide psychologique bref, une sainte, qui accompagne Auxence au quotidien pour qu'il suive au mieux sa scolarité. Elle fait partie de la famille en somme, comme une tante qui en douce aide aussi Alexander sans qu'il s'en rende compte. Le soir il prend soin de passer du temps autant qu'il le peut avec lui, jusqu'à ce qu'il dorme puis, il double sa journée le week-end pour travailler dans une boîte bien fréquentée. Enfin ça, c'est quand il le veut bien. Depuis qu'il a entamé son master, Alex' participe à quelques réunions officieuses d'un club dont il fait parti. Une arcade ouverte et une lèvre fendue contre quelques billets, c'est plutôt un bon deal, du moins ça lui semble être la solution pour continuer à vivre "paisiblement" et surtout conjuguer études vs Auxy. 12.La rentrée 2019. Déjà. Trop rapide, mais il faut s'y remettre. Après avoir passé l'été dans un brin de famille en Haute-Savoie puis en Italie pour aérer l'esprit rempli et fortement doué de son petit frère, il est temps de reprendre le chemin de l'université. Nouveau départ ? Il n'y croit pas vraiment. Un haussement d'épaule, appareil autour du coup, et on va faire comme si tout allait bien dans ce monde qui part en couille. L'avantage ? Auxy gagne en maturité, et même si quelques fois il subit un rappel à l'ordre de la part d'Asperger, il devient de plus en plus indépendant, laissant un peu plus d'espace personnel à son grand frère qui continue malgré tout de veiller sur lui.


(Petit message de la part de lyly → Je tenais à vous dire que je suis consciente que j'aborde ici les sujets lourds et délicats que sont le syndrome d'Asperger et les attentats du 13 Novembre de Paris. Je n'ai aucune intention de blesser, moquer ou juger qui que ce soit. J'ai un profond respect pour les personnes qui vivent ou ont vécu ce genre de situations et je tiens à apporter tout mon respect et mon amour à ces personnes là ainsi qu'à celles qui ont disparues lors de cet horrible évènement.   )