(crédit : bandit rouge)
ona, elle a pas toujours eu ce minois féminin. des doigts fins bordés de satin. non, elle a pas toujours eu l’attirail d’la nana stylée, de la fille décomplexée. y a dix ans, on était loin du portrait flatteur d’aujourd’hui. cheveux attachés, vêtements trop larges pour imaginer que dessous y avait pt'être un corps à s'en damner. puis elle s'est réveillée, ona, d’un coup, d’un seul. la fin d’adolescence avait sonné. période qui est derrière elle mais qui a toujours un goût amer en bouche. un passé qu'elle est bien forcée d’assumer, de ne pas oublier. pour autant aujourd’hui, elle a rien à voir avec l’adolescente amicale qu'elle était en c’temps là. y a toujours ses amis, une paire de seins en plus, aussi. et ça change tout. ouai, en vrai, des eins, ça a tout changé.
aujourd’hui, une blondeur qui semble candide. des opales à vous faire croire aux dieux. un calme olympien et pourtant, l’ardeur dans les veines, l’œil vif qui observe autour d’elle. aujourd’hui, ona c’est un bonbon acidulé. une douceur empoisonnée. s’retrouver entre ses griffes, c’est sombrer. s’approcher de trop près, c’est s’brûler. parfum sucré, poupée d’chair enivrante aux effluves vanillées, électre aux idées trop parfaites. aux rêves éveillés, aux idéaux perturbés. y a la guerre dans son crâne. les sentiments pourris qui font mal. l'amitié en ligne de mire. un quotidien qui s'installe, les personnalités qui s'confrontrent. un bazar sans nom, des réunions au sommet et des soirées bien trop arrosées. des soirées qui s'finnissent mal. au bout de la nuit. des soirées belles à crever. cette bande, elle ferait tout pour elle. cet amas d'âmes. ce groupe aux mille facettes. aux caractères qui s'emmêlent. empreint de liberté. la liberté, y a que ça de vrai pour ona. mais ona, elle est contradictoire. elle dit noir. elle dit blanc. elle veut puis n'veut plus. elle est dure à suivre, la blonde. femme qu'on a pourtant besoin de protéger, qui joue parfois les esseulées. âme qui s'évade, impossible à attraper. elle a l'coeur trop fendu. la lumière qui s'en échappe et la cicatrice qui s'installe pas. elle y croit pas vraiment aux sentiments. elle préfère se perdre dans son monde. se perd dans des faux-semblant. des faux sentiments. elle dit qu'elle aime mais elle aime pas. elle apprécie tout juste. elle succombe jamais vraiment. ona, elle est inatteignable par le coup d'foudre, irrattrapable. là-haut dans sa tour d'ivoire. elle veut l'échine qui vibre. le coeur qui palpite. la boule au ventre et les papillons avec. elle a eu ça, une fois. mais ça remonte à loin. tellement qu’elle a presque oublié c’que ça fait. les baisers qui te décrochent le palpitant. l’myocarde qui bat à tout rompre dans la poitrine et l’échine qui tremble. il est loin l’délire lycéen, ou l’mec en face pourrait t’arracher l’cœur et tes sentiments avec, en un tour de main. un tour de rein. mais relation qui venait foute le bordel. dans la bande et dans ta tête. ça devenait trop tendu à cacher pour que ça continue. relation pas officielle, rapprochement informel. l’mensonge qui torturait les veines. parce que personne savait c’qui vous liait. les nuits frivoles sous les draps. cette envie folle qui vous perdra, un jour, si vous vous faites gauler. cette peur au ventre de plus en plus présente, de tout briser dans l’groupe. et de niquer avec votre amitié. alors c’était mieux d’s’arrêter avant d’sombrer trop loin. une année quand même à respirer son parfum d’plus près.
un an c’est long.
si on t’avait demandé si tu l’aimais t’aurait répondu qu’non.
mais personne le savait, ce ptit secret.
donc y a jamais personne qui t’a posé la question, alors t’as tout enterré bien profond.
dix ans qui sont passés. et entre vous, ça a toujours été de la pure amitié. juste de l'amitié fraternelle. ouai, c’est ce que vous vous êtes toujours dit, c'est vrai. en tout cas, c'est c'que les autres pensent. pour autant, intérieurement, y avait toujours ce fond d'jalousie à chaque fois qu'il ramenait une pimbêche devant l'groupe.
ça dort à l'intérieur d'elle depuis des années. y a toujours eu ces remarques qui fusent et ces regards noirs de travers. ce silence qui veut tout dire et les réflexions à la fin d'ses relations
oh, déjà lassé ??
elle était chiante d'toute façon
c’est latent
ça semble dormir dans son subconscient
sauf que ces derniers temps, plus moyen d'garder ça pour elle
y a ses nerfs qui brûlent à chaque fois qu'il pose ses yeux sur une autre
y a ses muscles qui st'endent quand il s'barre avec une fille
c'pas normal
esprit brouillé, sentiment bafoués
relégués à d'la simple amitié
mais elle se ment, ona
elle se ment pour maintenir debout ses faux-semblant.