C’est le grand départ. Toi, Raph et Charles. Raph, ce petit veinard qui passe ses vacances d’été avec ses deux meilleurs potes. Vacances offertes, que demander de mieux? Tu t’es fait des faux papiers pour le check-in au camping étant donné que t’as piqué le courrier de ta voisine. Et c’est passé crème bien sûr, ils ont pas l’air très regardants et t’as fait appel à un pro. Tu voulais pas risquer être recalée pour tes premières vacances. Les vacances quand t’avais sept ans avec tes parents, ça compte pas. Là, depuis que t’es indépendante, t’as jamais eu l’occasion - ou plutôt l’argent - de quitter Paris. Alors t’es toute excitée, tu trépignes d’impatience à l’idée de ne pas devoir aller taffer le soir, aux soirées sur la plage, au confort d’un grand mobil home. Mobil home commun, qui est au moins deux fois plus grand que ta chambre de bonne. Tu vas voir les chambres en premier et tu mets ton veto sur l’une d’entre elles. « C’est ma chambre, vous avez pas le choix. Vous êtes friqués vous, vous pouvez bien me laisser le max de confort pour l’été. » Amadouer? Culpabiliser? Ouais, t’as pas de scrupule, tu t’en fous. Tu poses ta valise sur le lit histoire de marquer ton territoire. « Mais vous inquiétez pas mes amours, chacun votre tour vous aurez le droit de partager mes draps. » que tu leur lances dans un petit regard plein de sous-entendus accompagné d’un grand sourire. « Qui sera le premier? Battez-vous. » Combat de lions pour tes beaux yeux, ça te plaît. Avant que ton attention soit détournée sur une blonde à la porte de votre nouveau chez vous. « Oubliez c’que je viens de dire. Toi, je te laisse la première place. » Tu pointes du doigt la belle qui débarque à peine. « Personne pouvait prévenir qu’on allait habiter avec une bombasse? » Et puis tu t’approches, pour la saluer - ou pour la mater d’un peu plus près, parce qu’on ne touche qu’avec les yeux, Rose - et c’est là que tu captes. « Putain! Mais t’es la meuf de l’autre soir! T’es ma Zoé! Enfin, tu vois c’que je veux dire. C’est quoi ton nom déjà? Sia? Kya? Sierra? Merde j’me souviens plus. » Ouais, tu sembles avoir oublié les deux potes que tu te trimballes derrière. Mais bon, t’es presque sûre que Raph bave sur elle en ce moment même.

Des vacances. C’est tout ce à quoi elle aspirait Chiara, dans le tumulte de la capitale, au milieu des coups de klaxon et des gaz d’échappements, là où même les mois de repos se font Enfer, la faute à la chaleur écrasante. C’est à ça qu’elle pensait lorsque son corps se mouvait sous les lumières du club, qu’elle empochait des billets qui lui serviraient à se payer un aller simple pour la mer qu’elle se disait, retour quand ? Elle l’ignorait, cela importait peu, lorsque l’argent viendrait à manquer sans doute. Et puis y avait eu ce concours, oasis inespérée dans le désert de l’été, finalement ces billets elle pourra les garder pour plus tard car elle a gagné quatre places dans un camping du Sud du pays, quatre places dont elle n’en usera qu’une, pour elle, car c’est un plan de dernière minute et que tous ses potes étaient déjà pris ailleurs. Mais ça la traumatise pas Chiara de partir toute seule, elle sait qu’elle saura nouer de nouvelles connaissances. Elle y arrive toujours, du moment qu’on creuse pas trop avec elle.

La porte du mobil-home devant laquelle elle s’arrête quelques jours plus tard, le mobil-home qu’elle doit partager avec trois personnes, de ce qu’on lui a dit à l’accueil. Prénoms connus et inconnus tout à la fois, car on a tous déjà croisé un Charles, une Rose et un Raphaël dans sa vie, qu’elle n’en connaît pas plus personnellement que cela pour autant.

Une tête curieuse qu’elle glisse dans l’encadrement de la porte d’entrée, attirée par les éclats de voix qui retentissent à l’intérieur, sa grosse valise qu’elle abandonne dans l’entrée avant d’enfin attarder son regard sur ce qui se présente comme ses trois comparses du séjour. Deux bruns – mignons, la remarque réflexe dans le cortex – et une fille… Une fille qui lui dit un truc, nan ? Et si jusqu’alors elle avait plaqué sur son visage une expression avenante, un sourire élargi par son compliment, le masque se brise pour céder la place à la surprise lorsque cette dernière prononce le prénom de Zoé. Mais bien sûr.

- C’est ça ! Et toi t’es Alice, ‘fin Rose, c’est ça ? Ou ma Wonder Woman, tu prends l’appellation qui te convient le mieux hein !

Sourire qui s’élargit un peu plus sur les lèvres charnues, et déjà elle ajoute en se tapant le front du dos de la main, secouant la tête d’un air dépité :

- Mais quelle malpolie j’vous jure, même pas je réponds à ta question ! C’est Chiara, quoique j’aurais pas craché sur le fait de m’appeler Sierra, c’est joli aussi.

Un rappel pour Rose mais du même coup une présentation aux deux autres restés derrière elle et les yeux qu’elle relève vers eux, faut bien commencer quelque part, après tout ils sont partis pour cohabiter une partie de l’été.

Quand Rose t’a envoyé un message la semaine dernière pour te dire que vous partiez en vacances dans le Sud, tous frais payés, t’y as pas cru au départ. Mais c’est Rose, et cette nana, t’es prêt à la suivre jusqu’au bout du monde, alors tu t’es laissé guider. Et comme si le destin avait voulu faire de ton été, le meilleur de toute ta vie, voilà que Charles qui avait omit de te parler de son petit voyage improvisé se retrouve dans votre mobile-home. Un été caniculaire avec tes deux meilleurs amis, que demandez de mieux ? Bien-sûr, tu sais que tu vas en baver. D’un côté, Charles ne va pas te lâcher et vous allez faire la fête tous les soirs, t’es en persuadé. T’espères juste que ton foie tiendra le coup. De l’autre côté, Rose a décidé que tu serais son photographe instagram attitré, ce qui signifie que tu vas passer au moins une heure par jour à la prendre en photo sous tous les angles jusqu’à ce que madame décide qu’une ou deux photos lui plaisent. La torture quand on sait à quel point ta Rose est pointilleuse, mais un régal pour les yeux en pensant au fait qu’elle ne sera quasiment pas habillée.
L’installation ne devrait pas vous prendre trop de temps, à part Rose qui débarque avec beaucoup trop de fringues, Charles et toi n’avez pas pris grand-chose. Tu laisses Rose décider de la chambre qu’elle souhaite prendre parce qu’en réalité, t’en as rien à faire tant que t’as un lit confortable, le reste t’importe peu. De toute manière t’es plus du genre à t’endormir sur la plage qu’autre chose. — Attends c’est moi ou tu viens de proposer à Charles de coucher avec toi ? Est-ce que t’es jaloux ? Ouais, carrément. T’espère que ça va pas être ça toutes les vacances. Tu les aimes, Charles et Rose, mais putain tu supportes juste pas de les voir se tourner autour comme ça. Et ils le savent. Et ils continuent. Et ça t’énerve. Tu pars t’installer dans ce qui sera ta chambre sans faire attention à ce que Rose raconte jusqu’à ce que tu entendes le mot « bombasse ». Tu passes la tête dans l’encadrement de la porte, puis ton corps suit le reste quand tu aperçois cette blonde. Rose et elle semblent déjà se connaître mais tu ne comprends rien à ce qu’elle dise. — Moi j’aime beaucoup Chiara. Tu lui souris après l’avoir détaillée de la tête aux pieds, cette nana est une vraie bombasse en effet. — Moi c’est Raphaël, ravi de constater que notre quatrième fantastique est aussi canon. Tu lances un regard de biais à Rose en haussant les sourcils.

T’avais pas envie de passer l’été à Paris, ou de partir en Corse ou en Italie. Et puis il n’y avait rien de mieux que des vacances en amis. Rose t’avais rapidement parlé de son projet d’aller dans le sud, dans un camping, puis t’avais vu des pubs partout. Et tu t’es simplement dit que toi aussi, tu voulais y aller. Pas besoin d’un jeu concours pour obtenir une réservation tout frais payé, toi t’es un De Vathaire, t’as même les moyen d’acheter le camping. Alors tu passes juste un coup de fil, des renseignement disais-tu vouloir. Et finalement, te voilà dans le mobil-home réservé par tes amis. C’était bien sûr pas prévu que tu viennes, mais t’étais un peu la cerise sur le gâteau, celui qu’on attendait pas mais qu’on désirait voir passer les portes. T’as dans l’idée de faire vivre à tes amis les meilleures vacances, et même si ce n’est pas un séjour en all inclusive aux Seychelles, tu sais que tu vas leur faire vivre un rêve, parce que tu peux te permettre de dépenser sans compter pour admirer leurs sourires sur les lèvres. « T’es jaloux bb ? Tu sais bien qu’il n’y a que tes mains que je veux sur moi ! » Tu lui fais un clin d’oeil complice, puis alors que tu voulais ajouter autre chose, tu es coupé dans ton élan par la conversation de Rose et de la nouvelle venue. Chiara s’appelle-t-elle. Tu la détailles de haut en bas, discrètement, ne cherchant pas à la mettre mal à l’aise. « Bienvenue mademoiselle, je suis Charles De Vathaire, et je suis chargé de votre bien être durant votre séjour. » Tu imites la voix d’un employé du camping qui vous avez fait rire toi et ton meilleur ami, puis tu ris bêtement. « Plus sérieusement, c’est vrai que t’es un canon. Je me demande vraiment si je suis gay en te regardant… » Tu fais semblant de réfléchir, lui adressant ton plus beau sourire. « Bon alors comme ça on est quatre dans ce petit truc ? Va falloir se serrer ! »

Tu fais ta princesse, tu choisis la meilleure chambre avant de taquiner tes deux acolytes de l'été. T'es joueuse Rose, t'aimes ça, faire tourner les têtes. Avec Charles, c'est drôle parce qu'tu sais que tu ne l'intéresses pas le moins du monde. "Bah quoi, tu voudrais pas que je couche avec Charles?" que tu répliques, fausse mine interloquée sur le visage avant de sourire de façon espiègle. Avec Raph, c'est encore plus drôle, parce que tu sais que potentiellement, il pourrait craquer. C'est une toute autre histoire. Quant à la misstinguette qui passe la tête dans l'entrebâillement de la porte, mon dieu c'que t'aimerais qu'elle craque, elle aussi. Parce qu'elle est ca-non. Et c'est en te rapprochant d'elle que tu te rends compte que vous vous connaissez déjà. Enfin, vite fait. Tu te souviens même plus de son prénom. "Chiara, c'est ça ! C'est presque pareil, tout aussi beau. Et tu peux m'appeler Wonder Woman, ça m'va, j'vais pas m'en plaindre." que tu répliques dans un petit sourire amusé. Charles joue les majordomes pendant que Raph bave dans ton dos avant de se manifester lui aussi. Tu lâches un petit rire quand les deux admettent que votre nouvelle venue fait chavirer les coeurs. "Ce petit truc? T'es sérieux?" que tu demandes en réponse à Charles. "Ce 'petit truc est genre, trois à quatre fois plus grand que mon appart." t'ajoutes, non sans rouler des yeux. Ces gosses de riches, putain. Heureusement qu'tu l'aimes bien.

Son identité à peine confirmée que déjà ses deux autres compagnons de séjour se présentent, leurs prénoms qu'elle imprime soigneusement à son esprit, un petit éclat de rire qui lui échappe suite au numéro de Charles.

- C'est bien aimable, je penserais à faire appel à vous en cas de besoin, Charles, qu'elle lui répond sur le même ton, la malice dans le regard.

Et ils semblent tous s'accorder sur combien elle est canon - pas le qualificatif le plus désagréable au monde, on ne va pas se mentir. Être au centre de l'attention, Chiara elle adore ça, elle vit pour ça. Si concentrer tous les regards en panique certains, elle ça la rassure. La galvanise. Et c'est donc un sourire charmeur qui s'épanouit sur ses lèvres, le regard qui passe de l'un de ses nouveaux colocataires à un autre lorsqu'elle leur répond :

- Je peux que vous retourner le compliment, je ne sais même plus où donner de la tête entre vous trois !

Car elle est bien tombée Chiara, qu'à eux quatre ils remporteraient probablement le trophée de ''mobil-home le plus sexy du camping'', mobil-home pas assez spacieux au goût du prénommé Charles en revanche, ce dernier qui fait remarquer qu'ils vont être obligés de se serrer tous les quatre et Chiara qui n'a pas grand avis à donner sur le sujet, pour la simple et bonne raison qu'elle n'a pas encore eu l'occasion de faire le tour du propriétaire. A première vu, cela lui semble néanmoins spacieux, la description qu'en offrait le camping qui lui revient en tête, qui ne vendait pas les mobil-home comme étriqués.

- De toute façon ils sont prévus pour six personnes à la base, nan ? Je pense pas qu'on va se marcher sur les pieds plus que ça, c'est pas comme si on avait pris une tente...

Voilà qui aurait été sportif, pour le coup ; elle les imagine déjà, leurs sacs de couchage collés les uns contre les autres, à étouffer dans les nuits caniculaires, se préparer à une mort certaine dès lors que l'un d'entre eux lâcherait une caisse. Nan, y a pas à dire, ils seront cent fois mieux ici.

Tu lances un regard noir à Rose qui semble d’humeur à te chercher. Elle et Charles, sérieusement ? C’est probablement l’un de tes pires cauchemars. Tes deux meilleurs amis qui s’enverraient en l’air ensembles. Sans toi. No way. Et puis Charles trouve toujours les mots pour détourner ton attention, alors tu rigoles comme un con à sa vanne lorsque la belle Chiara fait son entrée. Si elle a entendu votre petit échange, elle doit vous prendre pour une espèce de trouple ultra libertin. Et voilà que Rose en remet une couche pendant que tu les mates sans te cacher. Le mobil-home ne va pas tarder à déborder d’hormones si vous continuez comme ça, mais toi, t’as l’habitude. T’espères juste que la nouvelle venue aussi. Comme elle semble connaître Rose, tu te dis que c’est forcément quelqu’un de bien, quoique… Charles fait le con à remettre sa sexualité en question et tu t’esclaffes en levant les yeux au ciel. — J’y crois pas. T’espères que traîner avec Rose la préparer à ce genre de choses parce qu’elle n’en a pas fini avec vous, la pauvre. Si clairement Charles ne semble pas intéresser par cette fille outre mesure, c’est une toute autre histoire pour Rose, et ça ne te plaît pas. Voilà que vos vacances à deux –trois avec ton petit Charlot– vont se transformer en escapades pour Rose et sa blonde. Génial. C’était censé être les vacances de l’amitié, pas de l’amour. Si elle veut coucher avec elle bien, mais qu’elle en fasse pas toute une affaire de cœur parce que t’as vraiment pas la tête à ça. Tu laisses ensuite tes deux acolytes débattre de la taille de votre mobil-home et rends son sourire charmeur à Chiara. — En réalité, c’est pas si petit mais Charles a la folie des grandeurs. Il y a assez de place pour tout le monde, chacun sa chambre. Tu l’invites à entrer et lances un regard de biais à Rose. — Même si vous savez que ma porte est toujours ouverte pour vous. Ça inclut tout ce qui se trémousse dans ce mobil-home, même Charles. Enfin peut-être pas. Tu te penches pour ouvrir la glacière que t’as posé à tes pieds et en sors quatre bières. — P’tite bière pour fêter ça ? Si vous commencez à picoler avant même d’avoir fini de vous installer, ça risque de traîner en longueur tout ça. Mais après tout, c’est les vacances, vous n’êtes pas pressés. La seule chose au programme est cette petite soirée sur la plage ce soir, alors cet après-midi c’est détente. — Tu bois de la bière Chiara, non ? Si elle dit non, tu la jettes dehors à coups de pieds dans le derrière. Parce que cet été c’est soleil, bière, plage, nanas. Et t’es persuadé que Rose à le même programme que toi.

« La folie des grandeurs, abuses pas non plus hein ! C'est juste que ça doit faire la taille de ma chambre quoi. » que tu lances en riant. C'est vrai que tu as l'habitude de vivre dans de grands espaces depuis tout petit. Une forme de claustrophobie s'est installée en toi quand tu te rendais chez les autres, peu habitué à te retrouver dans des endroits ne dépassant pas la taille de ta chambre. Mais à force de te rendre chez ton meilleur ami, t'avais fini par t'y habituer. Enfin, c'est ce que tu laissais croire. Tu préférais quand même rentrer chez toi le soir, dans ta suite privée. Tu regardes ton ami en riant. « C'est pas contre toi mon coeur, mais je voudrai pas avoir la sensation de me faire baiser par mon frère. » Parce que c'est comme ça que tu le considères, c'est comme ton frère. Tu ferais n'importe quoi pour lui, tu lui donnerais tout les yeux fermés. Mais votre relation s'arrêtait là, d'une part par son hétérosexualité, mais aussi car c'était bien trop étrange pour toi de dépasser se stade avec ton meilleur ami. Quoique s'il avait été du même bord, t'aurais pas dit non. « Une bière bien fraîche pour moi. » et tu attrape ta petite valise pour la coller dans une chambre encore vide. La chance était de ton côté puisque tu avais pu prendre la chambre la plus éloignée des trois autres. T'aimais dormir dans le calme absolu, à part avec quelques grammes d'alcool dans le sang, t'as le sommeil super léger et au moindre bruit, tu te réveilles sans pouvoir te rendormir. « Par contre j'vous préviens les enfants, si je suis réveillé par votre faute pendant la nuit, à cause d'un bruit, j'vous fais la misère ! » t'es à moitié sérieux, parce qu'au fond, c'est les vacances et que vous n'allez pas rester sobres très longtemps. « J'propose que demain on aille au spa ? Après la fête de ce soir, se détendre nous fera du bien. Paraît que les massages sont top ici. » et finalement, tu t'installes dans le petit canapé. Ouais, vous serez vraiment bien pour ces vacances.

Charles s'amuse à jouer les valets de chambre. Askip il a prévu de vous faire passer les meilleures vacances. Sauf que toi, t'es pas du genre profiteuse, t'es plutôt même ultra gênée de te faire payer des trucs. Alors tu risques de toujours dire non, quitte à l'agacer. Tant pis. Mais pour l'instant, l'ambiance est au beau fixe, Chiara a rejoint votre petit trouple groupe. Vous avez un mobil-home rempli de canons, tu plains les autres vacanciers - les pauvres, ils manquent ça, tant pis pour eux. Charles se plaindrait presque de la taille de votre mobil-home, tu répliques que c'est trois fois plus grand que ton appart sur Paris. Chiara est d'accord, il est prévu pour six personnes de base et vous n'êtes pour l'instant que quatre, ça passe large. La folie des grandeurs de Charles, comme le rappelle si bien Raph. Toi, tu souris, ça t'amuse. T'es contente d'être là, tu sens qu'ça va être bien, que cet été rimera avec changement. Raph te lance une petite indirecte et ton sourire devient malicieux. "Pour ton bien bébé, t'aurais jamais du dire ça." Parce que tu risques de squatter toutes les nuits. Ouais, t'habites déjà chez lui à Paris en ce moment et tu squattes déjà son lit toutes les nuits, pourquoi les vacances feraient exception? T'aimes bien sa présence, ça faisait longtemps que vous n'aviez pas été aussi proches. Sûrement lié à ta relation tumultueuse avec Briséis. Depuis qu'elle se dégrade, tu t'es à nouveau rapproché de ton meilleur ami. Et c'est sûrement pas pour lui déplaire, tu le sais. Il propose des bières et tu grimaces. Depuis que t'es barmaid, tu craches un peu sur les bières, préférant un bon cocktail savoureux. "Mouais. Bon. On ira faire les courses demain quoi." Tu attrapes la canette pendant que Charles emmène sa valise dans la chambre qu'il a choisi, à l'opposé de la tienne et celle de Raph. "Eh papy, t'as cru qu'on allait s'empêcher de vivre pour ton bien-être? T'es fou. Puis ça va, dis ça à Raph, c'est lui qui s'tape tout ce qui bouge! Moi non plus j'ai pas envie d'entendre ses conquêtes croasser." Allez, c'est gratuit. Charles propose ensuite une journée spa et t'acquiesces. "Si j'peux choisir qui aura l'honneur de me masser, j'suis partante." Bah quoi? Le client est roi.

La folie des grandeurs, donc… Curieusement elle ne peine pas à y croire, encore moins lorsque Charles répond que le mobil-home tout entier fait à peine la taille de sa chambre, un sourcil qu’elle arque, soufflée. Y a donc vraiment des gens qui vivent dans un tel luxe, c’est pas que dans Gossip Girl qu’on voit ça ? Okay, elle prend note, une invitation à peine voilée de la part de Raphaël à rejoindre sa chambre à tout moment, okay, elle note ça aussi, un sourire arraché par ces paroles mais les questions qui se multiplient sous sa tignasse blonde lorsque Charles lui répond. Ils sont quoi exactement, l’un pour l’autre ? L’un a parlé de « son frère », mais elle doute que le sang les lie réellement – elle n’appelait pas ses frère et sœur « mon cœur » du temps où elle leur parlait encore, en tout cas. Et Rose, dans tout ça ? Ses paroles n’en sont pas moins énigmatiques, le silence qu’elle garde tout en cogitant, arrachée à ses pensées par la proposition de Raph.

- Ouais, bien sûr, j’ai vraiment une tête à boire que de l’eau ? Attention à ta réponse, je pourrais me vexer.

Faux, elle est pas bien susceptible Chiara mais elle fait genre, le regard rieur lorsqu’elle vient s’emparer d’une canette de bière. Charles, qui vient de revenir après être allé poser sa valise, les prévient alors qu’ils n’ont pas intérêt à le réveiller, ce à quoi Rose rétorque qu’ils ne vont certainement pas s’empêcher de vivre pour lui. Bien vu.

- Y a toujours les boules quies, hein… Puis c’est les vacances après tout, à moins que t’aies vraiment le rythme de vie d’un retraité tu risques de faire du bruit toi aussi…

Un air un bien trop innocent pour prononcer ces quelques mots et un regard appuyé à l’adresse de Charles, la première impression que lui a fait le trio qui l’empêche un peu de croire qu’ils sont là seulement pour enfiler des perles. Et lorsqu’il propose d’aller au spa, elle ne peut qu’opiner de la tête, un sourcil qu’elle arque dans la direction de Rose, curieuse.

- Et tu choisirais qui, alors ? Simple curiosité.

Chiara qui s’efforce tant bien que mal de débroussailler l’énigme que représente déjà ce trio d’amis (?) à ses yeux, se décide finalement à ajouter, juste histoire de savoir une bonne fois pour toutes sur quel pied danser avec ces trois-là :

- Ma question va peut-être paraître bête, mais j’suis un peu dans le flou là… Y a quoi exactement entre vous trois ?

D’un côté, Rose acquiesce à ta proposition de venir te rejoindre dans ta chambre, de l’autre Charles refuse poliment et toi tu te mets à rire comme un con. La réaction de Charles ne t’étonne pas du tout et tu lui envois un clin d’œil, le temps de calmer ton hilarité. — On est d’accord, chacun la garde dans son froc. Et puis tu déclares que c’est l’heure de la bière, et tu sais que tu vas passer tes vacances à faire ça, parce que pour toi, toutes les occasions son bonne pour s’en envoyer une. A l’apéro le midi puis en début d’après-midi, en milieu d’après-midi et peut-être même en fin d’après-midi pour fêter de le début de soirée en fait. Quand il fera chaud, quand vous irez à la plage, quand vous reviendrez de la plage, quand vous serez posés au calme au mobil-home, avant une soirée pour se mettre bien, après une soirée pour digérer. Bref, « bière » et « sexe » seront probablement les mots que tu prononceras le plus durant ces jours ensoleillés. — De l’eau non, mais t’as plus l’air de boire des Cosmo. Tu lui envois un sourire en coin avant de lancer un regard mauvais à Rose. — Ouais, on ira faire les courses demain pour t’acheter autre chose que de la bière madame je ne bois que dans un verre avec un petit parasol ou une tranche de citron sur le bord. Tu la taquines, tu sais qu’elle n’aime pas trop la bière, mais Charles et toi vous adorez ça, alors tant pis pour elle. Et puis tu te remets à sourire avant d’aller taper sur l’épaule de Charles. — Hey t’en fais pas, je compte bien passer la plupart de mes soirées à picoler avec toi. Bah ouais, vous êtes venus ensembles après tout. Même si bien-sûr, tu sais que tu risques de te faire une ou deux nanas, tu sais aussi que des filles, y en a plein sur Paris. Toi ce qui t’intéresse, c’est de passer du bon temps avec tes amis. — Chiara a raison, si t’es pas contente, mets des boules quies. Tu tires la langue à Rose, cette petite peste. — Moi j’suis partant ! que tu réponds à Charles en levant ta bière dans sa direction, peu importe qui te masse. T’as jamais été au spa et tu sais que c’est probablement la seule fois où tu auras l’occasion d’y aller. Tu vas t’asseoir sur le canapé près du brun et avales une gorgée de bière. Soudain, tous les regards se tournent vers Chiara et tu te mets à rire en entendant sa question. T’es incapable de lui répondre parce que tu rigoles trop, t’espères qu’elle va pas croire que tu te moques d’elle. Le truc, c’est que t’es aussi excité qu’un gamin par ces vacances. Puis t’as pas trop l’habitude qu’on te prenne au sérieux.

Tu souris gamin, parce que t’es heureux d’une telle ambiance dans le mobil-home. Tu n’avais aucun doute sur le fait de t’éclater avec Rose et Raphaël, mais t’appréhendais un peu avec la nouvelle venue. Et finalement, elle est aussi cool que t’es deux amis. Alors tu sais que tu vas passer de superbe vacances, bien que tu ne comptes pas rester aussi longtemps qu’eux. Le travail t’attend à Paris. Et puis à ton retour, tu as prévu un voyage avec Astrée. Ta belle a aussi besoin de vacances, et il n’y a rien de mieux qu’un séjour à l’autre bout du monde pour vous ressourcer. Tu ne comptes pas en parler tout de suite à tes amis alors qu’il y a l’euphorie de ce premier jour. Et tu souris encore, à Rose cette fois, qui veut absolument choisir son masseur. T’es un peu pareil qu’elle toi. Seul un bel homme pourra poser les mains sur toi. Raphaël qui se fiche pas mal de savoir qui le massera et Chiara qui semble perdue au milieu de vous trois. Tu la plains, c’est clair qu’elle n’est pas tomber avec les plus calmes du camping. Mais tu supposes qu’elle s’éclatera autant que vous, et si possible, avec vous. C’est un bon moyen de se faire de nouveaux amis. Et une question. Pourtant simple. Bête comme elle dit. T’as failli recraché ta bière, à côté de toi, ton meilleur ami et mort de rire et Rose semble incapable de répondre. Toi aussi, t’éclates de rire pendant bien une minute avant de te reprendre et d’essuyer les larmes pointant à tes yeux. « On nous la jamais faite celle-là ! » dis-tu en reprenant ton souffle, te tenant le ventre. « J’my attendais pas ! » que tu t’exclames en avalant une gorgée de bière, que tu prends soin de reposer sur la table devant le canapé. « Tous les trois, on est très très amis. Ils ne se passent rien entre eux et moi puisque je suis gay. Mais on s’amuse à rendre notre amitié ambiguë. Rose et Raph se connaissent depuis des siècles mais ils te diront mieux que moi le font de leur relation. » Réponds-tu finalement, l’amusement dans ta voix.

Charles se plaint déjà pour son petit confort. Il n'veut pas de bruit qui l'empêche de dormir. Il a qu'à faire du bruit lui aussi, ça vous évitera de tous devoir vous priver. Chiara rappelle que les boules quies existent et Raph surenchérit vers toi. "Euuuuh j'crois que c'est à Charlou qu'elle parlait, pas à moi !" Tu t'es pas plainte du bruit, toi. Juste d'entendre les conquêtes de Raph gémir derrière le mur de ta chambre. C'est différent non? Hm. Charles propose une journée de massage demain et t'acquiesces, en demandant si tu pourras choisir qui te massera. Chiara se penche vers toi, confessions de filles sans que les garçons puissent entendre. Qui tu choisirais? "Raph." Pas d'hésitation. "J'choisirai toujours Raph." que tu lui dis en souriant. Pure vérité. Raph avant tout le reste. Raph avant tout le monde. Ça a toujours été comme ça. Et puis finalement, elle vous pose une question générale, à tous les trois. Une question qui vous fait rire, tous. Mais ok, c'était légitime, tu la comprends. Charles tente de répondre comme il peut, Raph est explosé, et toi, tu te tournes vers elle, sourire amusé accroché aux lèvres. "Charles et moi ça fait un ou deux ans qu'on se connait, j'sais plus trop. Complicité mais rien de plus, même si ça rend Raphaël complètement dingue... Et forcément, on en joue beaucoup, on aime bien le faire chier." Tu tires la langue vers l'intéressé avant de reprendre. "Et Raph et moi..." Petit instant de réflexion avant de poursuivre. "On est meilleurs amis. Âmes soeurs, si tu préfères." Tu vois pas trop comment le dire autrement.  

Hochement de tête, simple mais efficace, pour approuver les paroles de Rose. Oui, c’était bien à Raphaël et non à elle qu’elle s’adressait lorsqu’elle recommandait l’usage de boules quies ; désolée Raph, solidarité féminine oblige, faut rétablir la vérité lorsque le besoin s’en fait ressentir. Et Charles qui propose de se rendre au spa le lendemain ; curieuse, elle se penche vers Rose pour lui demander par qui elle aimerait mieux se faire masser, une réponse sans appel : Raphaël. Curieusement ça ne la surprend même pas et pourtant cela fait quelques minutes à peine qu’elle connaît la petite bande, sans doute le fait que depuis le début ils ne cessent de se lancer des mots équivoques ces deux-là, ou alors ce dont Rose parlera d’elle-même un peu plus tard : un lien d’âmes sœurs.

- Ça peut se comprendre.

Paroles libérées à voix basse, un regard discret dans la direction de Raphaël ; plus de la complicité avec Rose que de réelles vues pour le jeune homme. Et peut-être que c’est la réponse que vient de lui fournir son amie qui pousse Chiara à demander ce qu’ils représentent l’un pour l’autre, tous les trois, à moins que ce soit simplement le trouble que sème leur comportement dans son esprit depuis le début de leurs échanges. Elle sait pas. Mais elle demande, car elle va pas tenir des semaines et des semaines avec eux sans savoir sur quel pied danser, s’il y a des choses à privilégier ou au contraire à éviter à cause des liens qui les unissent. Et sans surprise, elle suscite l’hilarité générale. Un instant, elle craint d’avoir posé la question à ne pas poser, doute qu’elle garde pour elle, se contente de sourire en attendant leur réponse, se joint même un peu à eux car le rire est contagieux. Puis finalement, ils n’ont pas l’air plus embarrassé que ça par sa question. Paraît seulement qu’on leur a jamais demandé avant elle, et avec un petit sourire elle répond :

- Au moins j’innove, c’est pas plus mal !

C’est sûr que ça change des basiques « comment tu t’appelles ? » et « tu fais quoi dans la vie ? ». Et enfin, la réponse. Ils sont tous amis, Charles est gay et Raphaël et Rose sont particulièrement proches. Mais simplement amis, il paraît. Même si un jeu bizarre semble établi entre eux trois.

- Je vois… Faut donc pas trop vous prendre au sérieux, si j’comprends bien.

Petit rictus amusé, elle ajoute en riant :

- Je vous cache pas que je suis un peu rassurée, pendant un instant j’ai eu peur d’être tombée en plein dans un triangle amoureux !

Assis sur le canapé à côté de toi, Charles est dans le même état, mains sur les côtes, yeux larmoyants et rire incontrôlable. Tu l’aimes bien cette Chiara, elle est jolie, a l’air gentille, elle semble aimer faire la fête et être là pour profiter et en plus, elle n’a pas la langue dans sa poche. Et t’adores ça Raph, ce genre de nana. Elle n’a pas semblé hésitée longtemps avant de vous interroger sur votre situation et ça te plaît. Mais toi, t’es trop hilare pour répondre alors tu laisses Charles et Rose s’en charger pour toi. Tu hoches la tête pour aller dans leur sens tandis que tu te calmes. Rose parle d’âme-sœurs et t’aimes pas trop cette expression. Ça signifierait que vos âmes sont vraiment sœurs, et si tel était le cas, tu ne pourrais pas faire toutes ces choses affreusement sales que tu fais avec ta meilleure amie. Mais tu ne dis rien et hoches la tête, c’est un truc de filles, tu ne peux pas vraiment comprendre. Tu tires la langue à Rose quand elle parle de sa pseudo-complicité avec Charles, t’as pas envie de t’énerver mais t’as pas envie qu’elle se croit permis de te voler ton copain. T’es qu’un gamin Raph dans le fond, et t’as pas envie qu’on s’approprie tes amis parce que t’en as pas beaucoup et qu’ils sont précieux. De toute manière, ce n’est pas nouveau, Rose et Charles sont ta famille, tu es plus proche d’eux que de ton frère et ta sœur. — J’adore les filles qui innovent. Le sourire que tu lances un Chiara en dit long sur le sous-entendu qui se cache derrière cette révélation. Et puis tu hausses les épaules. — Non pas d’amour. Là, tu parles pour toi, pas d’amour, jamais. Rose est avec sa nana toute chiante et Charles est… dans une situation plus que compliquée avec une jolie blonde, un mec qui lui vend sa voiture et sa main droite. Cette pensée te fait sourire et tu donnes un coup d’épaule à Charles assis près de toi. — Hey, j’ai vu qu’on pouvait faire du jet-ski, ce serait pas trop génial ? Genre toi tu pilotes et moi j’m’accroche à toi. Tu te mets à rire parce que tu dois vraiment avoir une tête de con à faire ce genre de propositions. Puis tu reportes ton regard sur Chiara. — Bref, pas de soucis, pas besoin de prendre des pincettes, rien. T’es tombé dans le meilleur mobil-home du camping, on fera de tes vacances un séjour inoubliable. Tu lui fais un petit clin d’œil, comment pourrait-elle oublier des énergumènes comme vous ?