Au petit matin, vous avez pris la direction des vacances. Au bord de ta Porsche vous avez roulé pendant des heures. Observant, dans une ambiance décontracte, des paysages variés. Entre les champs vallonnés, les campagnes à perte de vue, vous avez chanté sur des tubes que vous connaissez sur le bout des doigts. T’avais finalement eu envie de descendre dans le sud de l’hexagone, sentir ses odeurs des champs de fleurs, entendre les criquets et les cigales. Fuir Paris et sa folie quotidienne. Ou plus exactement retrouver Aline, et lui dire ce que tu ressens véritablement. T’en as marre de fuir la réalité, et de te cacher derrière une fierté qui te fait certainement passer à côté de quelque chose. « Je crois qu’on est arrivé. » Dis-tu en ralentissant les chevaux devant l’entrée du camping. « Prête à découvrir avec qui on va passer le meilleur été de ta vie ? » Vous pénétrez à l’intérieur de l’enceinte et viens te garer devant l’accueil le temps que vous allez récupérer le numéro de votre mobil-home et découvrir avec vos partenaires de ces vacances qui promettent d’être mémorables. L’hôtesse vous annonce être tous les deux placés dans le même logement, celui A 1 en compagnie d’un certain Enzo. Tu n’as pas souvenir de le connaître. Heureux d’être avec Adèle, vous remontez en voiture et vous dirigez vers l’endroit où vous allez loger durant ces prochains jours.

Tu t’es réveillée complètement épuisée quand ton meilleur ami est venu te chercher au petit matin. Mais fallait partir tôt. C’était le grand jour, t’avais réussi à le convaincre de venir avec toi dans ce camping, c’était un peu une nouvelle colonie de vacances, en souvenir de la toute première. Dans la voiture, tu n’as pas cherché à te rendormir, avec Théo à côté de toi, c’était impossible, alors tu as profité de la longue route pour sortir un calepin et un crayon afin de griffonner quand parfois vous étiez dans les bouchons des départs en vacances. Le petit pique-nique sur une aire d’autoroute, au milieu des champs, vos chansons préférées qui passent en boucle et que vous chantez jusqu’à la dernière note. Ces des souvenirs qui restent gravés dans ton esprit quand enfin vous récupérez la clef de votre mobil-home. Et vous êtes comme des gamins. « Plus que prête mon capitaine ! » réponds-tu avec entrain attendant qu’enfin il se gare, pour descendre du véhicule et ouvrir la porte de votre petite maison. Vous savez déjà que vous avez un colocataire pour les vacances, mais ni toi, ni Théo ne le connaissez. « A nous les meilleures vacances chaton ! » lances-tu en enfonçant la clef dans le verrou. Et tu l’ouvres rapidement pour entrer à l’intérieur, t’émerveillant de l’espace que vous avez rien qu’à vous. « Mais on peut faire dormir la famille Adams là-dedans ! » tu sautilles comme une enfant, regardant partout autour de toi. « Théo viens voir, c’est super grand ! On verra pour les bagages après ! » Et tu as vraiment hâte de découvrir tout ce que ces vacances vous réservent.

Départ aux aurores vers la gare, le train pris à six heures du matin pour arriver assez tôt dans le sud de la France. Ça fait six mois que t’as pas eu de vrais vacances Enzo, durant tous ces mois t’as pu prendre que quelques jours par-ci, quelques jours par là et surtout profiter des fériés qui pour une fois sont tous bien tombés durant le mois de mai. T’étais même pas certains de prendre des vacances cet été mais le destin en a décidé autrement pour toi, t’as gagné à ce concours auquel t’avais participé plus pour rire, suivre le mouvement des collègues du boulot que par réelle envie. Et finalement t’as été choisi pour passer tout frais payer tes vacances dans un mobil-home, c’est très rapidement que t’as posé tes semaines de congés et maintenant, il est grand temps de profiter de l’été.

La route qui pour toi passe en un claquement de doigt puisque tu dors deux heures et regarde un film durant la dernière heure sur ton portable. Après ça, il parait qu’il y a une petite demi-heure de route pour arriver au camping mais tranquille, y’a une navette qui emmène les touristes et c’est avec ton gros sac de sport et ta valise que tu te diriges vers l’accueil du camping pour te présenter et surtout, savoir où est ce que tu vas dormir. Pour toi, ça sera apparemment un mobil-home partagé avec deux autres personnes qui comme toi ont gagnés au concours de l’été et qui d’après la jolie fille à l’accueil sont arrivés il y a peut-être dix minutes, tout juste avant toi. Tu sais pas trop à quoi t’attendre, bizarrement tu t’imagines le pire. Peut-être un vieux couple que t’entendras baiser tous les soirs jusqu’à que tu finisses par péter les plombs. Une angoisse quoi, les vacances de l’horreur. T’es pas encore arrivé que tu regretterais presque d’être descendu dans le sud mais pas le temps de trop réfléchir qu’on te file le numéro du logement ainsi que les clés  et te voilà déjà en route faut à peines quelques minutes de marche pour que t’arrives devant le mobil home en question, grand en apparence et tu t’attendais pas vraiment à ça. En vrai, tu t’attendais à tout et à rien à la foi puisque t’as jamais fait de camping de ta vie mais comme ça, vue de l’extérieur ça a l’air pas mal. C’est ainsi, un peu plus optimiste qu’à la base que tu entres à l’intérieur, tombe sur un garçon et une fille en pleine discussion, bagage en main et prêt à faire le tour du mobil-home d’après ce que t’entends.

Surement que t’as fait assez de bruit qu’ils se retournent vers toi et te fixe. Vient ton tour de te présenter, une main que tu tends d’abord au garçon et un signe de tête poli que t’adresse à la jolie rousse ne sachant si tu peux te permettre de lui faire la bise ou si une poignée de main est trop formelle.

- Salut, je suis Enzo enchanté, à l’accueil on m’a dit que vous étiez arrivé y’a tout juste un quart d’heure ? Vous êtes venu en train vous aussi ou bien c’est votre voiture garé en face ?

Le timbre incertain, le pouce que t’envoie vers l’arrière pour parler de la belle caisse que t’as vue en arrivant. Un bijou, le genre de bagnole qui jure dans le coin, mais t’es pas sûr en même temps car ils sont peut-être un peu jeune pour ce genre de jouet rutilent.

T’es un peu comme une enfant au petit matin de Noël, et bien que dans tes souvenirs, tu n’avais que rarement des cadeaux de la part de papa et maman, c’est Antoine et Jenna, ton grand frère et sa femme qui te gâtaient comme ils le feraient pour leur propre enfant. Tu sembles aux anges et tu veux absolument que ton meilleur ami se sente aussi bien que toi. Tu n’as absolument rien prévu pour les vacances, tu préfères que le vent vous mène vers l’inconnu comme vous aimez bien le faire la plupart du temps. Et puis t’entends du bruit derrière toi, au niveau de la porte du mobil-home. T’oses pas te retourner tout de suite, de peur de tomber sur un homme de l’âge de ton frère, un pervers qui te fixerait sans arrêt de façon bizarre, ou qui jetterait son dévolu sur Théo, parce que y’a bien des hommes comme ça aussi. Et finalement tu te sens idiotes alors tu suis le mouvement de ton meilleur ami et tu fixes le jeune homme devant toi. C’est clair qu’il est vraiment mignon. Beau. Carrément beau. Il n’a rien à voir avec Tristan et ça te soulage. T’auras pas pu passer plus de temps dans le mobil-home s’ils se ressemblaient tous les deux. Il se présente et tu mémorise son prénom, lui adressant un sourire, prête à lui répondre. « Moi c’est Adèlen, enchantée, et voici Théodore, mon meilleur ami. Enfin, c’est mieux de l’appeler Théo, il préfère ! Et la voiture, c’est la sienne, on a pris la route très tôt ce matin. » Que tu dis pour lui confirmer son interrogation. Et oui, Théo était vraiment fier d’avoir acheté cette Porche, ça faisait un moment qu’il t’en parlait avant d’enfin l’acquérir. « C’était pas trop long le train ? » Demandes-tu au grand brun en posant finalement ta valise contre un mur et t’appuyant dessus. Avec la chaleur qui faisait à Paris ce matin, t’étais certaine de mourir dans le train.

Avec Adèle, vous semblez être les premiers arrivés sur les lieux. La rousse est la première qui pénètre à l’intérieur. Elle s’extasie, comme si c’était le meilleur lieu de vacances de sa vie. Tu la suis à l’intérieur et découvres les lieux. Tu souris, amusé, car il n’y a rien d’exceptionnel, mais pas de quoi se plaindre. C’est juste ce qu’il vous faut. Vous découvrez alors les lieux, tandis qu’une présence se fait ressentir derrière vous. Un homme d’environ ton âge. Sourire au visage, tu acceptes cette main qu’il te tend alors qu’il se présente à vous. Tu laisses Adèle vous présenter. Ça te fait rire, elle débite un flot de paroles. « Adèle, tu vas lui faire peur si tu continues à parler comme ça. » Tu rigoles. « Enchanté Enzo. » Inutile de te présenter, puisque ta meilleure-amie a pris les devants, allant jusqu’à préciser que tu préfères que l’on t’appelle par ton surnom. Tu ne te présentes que très rarement sous Théodore. T’aimes ton prénom, tu n’as aucun problème avec, mais tu t’es habitué à ce que l’on t’appelle avec ces quatre lettres. « On te présente les lieux et ensuite on pourra se poser. Personnellement, je suis un poil claqué, je me boirais bien quelque chose. » Rapidement, tu files la voiture et en sors un sac de course qui contient un trésor parmi tout ce foutoir : des bières. Et tu les mets au congélateur, le temps que vous fassiez le tour et que vous continuez à faire connaissance, avant de prendre place sur la terrasse.

Un sourire que t’adresse à la belle demoiselle devant toi qui se fait plus rapide pour répondre à tes questions que le garçon à ses côtés, son meilleur si t’as bien suivi. Maintenant que tu sais leurs prénoms reste plus qu’à les retenir c’est ainsi que bêtement tu te retrouves à te rabâcher mentalement  ‘’Adèle et Théodore alias Théo, Adèle et Théo ... Adèle la jolie rousse et Théo le beau gosse à la voiture qui vend du rêve. T’es plutôt rassuré d’apprendre qu’ils sont meilleurs amis au moins – normalement – t’entendras pas baiser à tout va dans le mobil-home. Non pas que tu sois aigri ou quoi que ce soit mais ce n’est pas des plus agréable de se sentir de trop dans un lieu où tu vas devoir passer deux ou trois semaines environs.

- Ah bah ouais, j’vous crois. En voiture avec les premières vagues de vacanciers et tout vous n’avez pas eu trop les embouteillages ça va ? Moi ça a été, c’était plutôt tranquille le train. Pour une fois y’a pas eu de retard ou quoi … J’ai pas à me plaindre !

Un éclat de rire qui t’échappe tandis que tu viens passer une main dans tes cheveux sombre. La discussion qui déjà rive vers autre chose lorsque Théo propose de te faire visiter les lieux avant d’aller boire quelque chose. T’hoche la tête, bien d’accord avec ton nouveau collègue de mobil-home. Après tout ce voyage il est grand temps de se caler et de boire un verre.

- Ok on fait comme ça, vous avez choisi vos chambres du coup ?

Toi t’en a rien à foutre. T’es pas du genre regardant, si ils ont choisi tous les deux les plus grandes chambres du mobil-home t’en fera pas une crise. Toute façon cette chambre tu vas pas y passer des heures. T’es plutôt du genre à sortir jour et nuit donc tant que t’as un matelas et de la place pour ta valise c’est le principal. A peine le visage tourné quelques secondes que Théo se fait la malle, te laissant seul avec sa meilleure amie vers laquelle tu te tournes.

- Bon du coup tu te portes volontaire pour me montrer les lieux de notre château pour les semaines à venir ?

Tu tires la langue à ton meilleur ami quand il te dit à demi-mot que tu parles trop vite. Mais ce n’est pas vraiment de ta faute, t’es comme une gamine le premier jour des vacances, ou comme lorsque c’était la fin de l’école pour deux mois et demi. L’excitation de partir, de découvrir de nouvelles choses… Partir en colonie avec Théo, passer le reste de tes vacances à La Rochelle avec toute la famille Angelli, c’était un peu comme ça à chaque été. Mais cette fois, t’as quelques semaines de repos avec ton meilleur ami. Il a accepté de venir avec toi dans ce camping, tu lui as bien vendu le truc faut dire... Tu lui as les yeux doux pendant plusieurs jours, tu lui as même dit qu' Aline était là aussi, et il a fini par céder. Alors t’es heureuse, tu veux en profiter au maximum, et tu sens bien que le beau gosse que vous avez pour colocataire est quelqu’un qui apprécie s’amuser. « Non, on vient juste d’arriver, on a pas encore visité en réalité. » réponds-tu à Enzo alors que ton meilleur ami vous laisse dans le mobil-home pour aller chercher des bières dans la glacière. Tu te retrouves donc seule avec lui et t’acceptes de le guider le temps qu’il vous rejoigne. « Je crois qu’on a plusieurs chambres, trois peut-être. De toute façon c’est hors de question que je dorme avec quelqu’un. » Tu ris, te souvenant de l’époque où il arrivait que tu dormes avec Théo quand vous étiez petits. Déjà à cette époque, il bougeait beaucoup et ronflait. Toi, tu supportais difficilement le bruit quand tu voulais dormir. « Et tu viens d’où alors ? » que tu demandes au grand brun pour apprendre tranquillement à le connaître en même temps que vous visitez le palais où vous passerez les prochaines semaines.