il y a le bruit des vagues pas loin, l'odeur iodée qui s'infiltre dans tes narines, le soleil qui tape sur ta peau trop pâle. première vacances de ta vie et c'est dans le sud que t'as élue domicile, changement radicale face au paris bancale, à l'habituelle pollution qui se niche dans tes poumons, au rythme frénétique des virées nocturnes. quelques jours déjà que t'es là, un ou deux seulement en réalité, et t'arrives pas à te poser, cléo. il y a ces bribes dans ta tête, celles qui envahissent ton crâne et te laisse pantelante, haletante, à te demander quand ça finira enfin par s'arrêter. tout ça c'est d'la faute de gautier. il a cette manière de te regarder, de glisser ses bras autour de ta taille et d'embrasser ton front, et toi t'as cette manière de réagir, les quelques frissons sur ton épiderme, tes yeux qui se ferment, à la recherche de sa chaleur. pas n'importe laquelle, non, la sienne. comme s'il n'y avait que lui. comme s'il était la réponse à une question que tu ne pensais même pas te poser. et t'as pas besoin de ça, cléo, pas besoin de t'interroger indéfiniment sur ce que tu ressens pour lui alors que ta dernière année de master va arriver, pas besoin d'être obsédée par cette situation sans savoir si un jour tu réussiras à en sortir. c'est encore pire maintenant que vous êtes au camping, qu'achak et alizée sont là, que le pajackok passe son temps à t'embêter à propos de gosse. heureusement pour toi aline est dans les parages, bon elle aussi t'as posée un certain nombre de questions, mais tu commences à être habituée à tout ça ; et, étonnamment, t'es presque prête à en parler. quoi de mieux que d'aborder le sujet avec ta colocataire bien aimée ? alors le rendez-vous a été fixé, et te voilà assise en terrasse d'un bar, laissant une cigarette allumée quelques secondes plus tôt se consumer seule dans le cendrier. perdue dans tes pensées, tu retrouves tes esprits pile au moment où tu vois la brune arrivée, grand sourire qui vient éclairer ton visage alors que tu te lèves pour l'enlacer. coucou bébé ! tu bois quoi ? c'est pour moi ! c'est loin d'être un engouement feint : avec les années aline s'est révélée être une amie de taille et tu n'aurais pas pu espérer mieux que passer un peu de temps avec elle. comment tu vas ? t'as réussi à monter ta tente ? c'est génial ici ! incapable d'aborder le sujet pour lequel tu l'as fais venir à l'origine pour le moment, tu préfères largement profiter de sa présence ; les problèmes, on les gérera plus tard.

@aline lefevre

cléo a donné rendez-vous à aline dans un bar non loin de la plage. le cadre est magnifique et leur laisse la possibilité d'aller se baigner par la suite, si l'envie leur prend. le soleil réchauffe la peau halée de la demoiselle qui, balaie ses cheveux en arrière avant de les nouer. la chaleur serait presque insupportable or, la brune ne peut s'en plaindre. si le temps était différent alors, le début de ses vacances aurait été pitoyable étant donné qu'elle avait décidé de résider dans une tente. elle avait emprunté -en quelque sorte- la tente que gabriel avait laissé à l'appartement. elle n'avait pas pris le temps de vérifier son état ou encore, de regarder si la notice de montage se trouvait à l'intérieur du sac. non, elle était partie telle une fleur, naïve à souhaits et avait fini par demander de l'aide à raphaël. il lui en devait une. elle ne s'imaginait pas qu'il allait lui rendre la pareille aussi facilement. quoiqu'il en soit, aujourd'hui, les choses étaient différentes et la jeune femme avait hâte de retrouver son amie pour lui raconter tout cela. de plus, elle voulait naturellement et comme toujours, avoir plus de détails quant à sa relation avec gautier. sourire qui s'étire sur ses lèvres lorsqu'elle aperçoit la tignasse de feu de sa chère coloc, aline fait le tour pour gagner leur table. elle se sert dans ses bras et elle la presse un peu plus contre elle parce qu'elle a vraiment l'impression que ça fait une éternité qu'elle ne l'a pas vu. en même temps, elles passent habituellement le plus clair de leur temps ensemble étant donné qu'elle vive au même endroit. salut mon amour! je vais prendre... un sex on the beach, merci. aline prend place juste en face tout en volant sa cigarette posée dans le cendrier au milieu de la table. elle fait tomber les cendres, tire une barre et repose la clope à son endroit initial tandis que cléo la questionne déjà sur ses vacances. la demoiselle prend à peine le temps de recracher la fumée toxique avant de répondre : bah écoute, ça va. j'ai réussi à monter la tente mais, j'en ai plus l'utilité... elle laisse sa phrase en suspens avant d'esquiver un sourire en coin et de finalement, révéler une partie des nouvelles : j'ai trouvé une meilleure chambre ailleurs... elle hausse les épaules d'un air innocent avant de l'interroger à son tour : et toi alors, qu'est-ce que tu as de beau à me raconter?

c'est bien vrai qu'elle te manque aline, faut dire qu't'as l'habitude d'la voir tous les jours, encore plus pendant les vacances où vous passez généralement votre temps affalé sur l'canapé, à comater après la soirée d'la veille. alors, oui, être venu au camping, encore plus en cohabitant avec d'autres personnes qu'elle ou damaris, ça t'fait bizarre. t'es pas habituée à ça, gamine, mais tu t'y fais, petit à petit ; ça fait juste du bien d'savoir que ta colocataire chérie est pas loin d'là. sourire colgate accroché à tes lippes dès que t'aperçois la brunette, tu sens ton corps se détendre quand elle te serre contre elle, t'avais même pas réalisé à quel point t'avais besoin de la voir jusqu'à maintenant. ça t'fait un bien fou, alors t'en profites l'temps que ça dure. tu fais un signe au serveur pour commander, t'réinstalles dans ton fauteuil et souris en la voyant attraper ta cigarette. vous avez l'habitude d'tout partager puis, tu l'avais oublié, d'toute manière. si ça t'fait du bien d'savoir qu'elle est là, c'est encore mieux quand tu l'entends parler : elle a toujours des histoires folles à t'raconter et t'es certaine qu'avec elle, tu vas oublier gautier. comment ça une meilleure chambre ?! eh! racontes moi tout! froncement d'sourcil, où est-ce qu'elle peut bien loger ? t'as pas vraiment vu grand monde depuis que t'es arrivée, t'as encore moins cherché - bien trop contente d'passer des moments privilégiés avec tes amis. mais soudainement, en l'entendant, tu réalises qu't'as croisé plusieurs personnes déjà vu dans les rues d'paris, tu les connais pas plus que ça mais t'as bien pu apercevoir victoire aux alentours, par exemple. tu sais qu'la jeune lefevre et la belle leprince sont proches, t'imagines aisément qu'victoire n'est pas venue seule et, peut-être, aline a retrouvé un certain nombre d'ses amis par ici ? peu importe, il y a bien d'autres choses dont vous devez parler, et aline te confiera bien vite certains de ses secrets, t'en es certaine. finalement, ton amie ne perd pas un instant, te demande des nouvelles, et t'hésites un instant, ne sais pas trop quoi répondre. eh bien... hum... je crois que je suis amoureuse ? la bombe est lancé, sans préavis, t'en es la première étonnée. merde, mais pourquoi est-ce que tu l'as dis ? tu peux pas r'venir en arrière, c'est certain, t'es coincée avec cette conversation, avec la conversation. j'veux dire, hum... c'est cool, le camping, la plage, tout ça ! c'est la première fois que j'vais en vacances, ça fait un bien fou, ahah. rire factice alors qu't'espères, bêtement, détourner le sujet. merde, mais qu'est-ce qui tourne pas rond, chez toi ?

cléo, c'est une partie de ta vie. voilà comment tu vois la demoiselle. tu passes le plus clair de ton temps à ses côtés. vous vivez ensemble, vous mangez ensemble, vous faites la fête ensemble, il vous arrivez parfois de dormir ensemble, d'avoir aux toilettes toutes les deux. tu ne saurais pas comment décrire votre relation. vous partagez absolument tout. elle fait partie de la famille sans pour autant endossé le rôle de soeur puisque tu n'as vraiment aucun tabou, aucune gêne, aucun secret pour elle. du coup forcément, ça te fait bizarre de te réveiller tous les matins ou plutôt, tous les après-midis sans voir sa bouille à tes côté, dans le canapé, en train de fumer une clope ou de manger ses céréales. ça te fait bizarre de participer à des soirées où elle n'est pas forcément présente.
du coup, la voir aujourd'hui te fait un bien fou. forcément, t'as un tas de choses à lui raconter et tu sais qu'elle doit avoir des informations à te donner également. t'attends que le serveur ait pris commande pour lui annoncer une première nouvelle. tu as fini par réussir à monter ta tente mais, elle reste inoccupée puisque tu as trouvé résidence ailleurs. sourire aux lèvres, t'es impatiente de lui apprendre les derniers potins. tu ne traînes pas une seule seconde même! je me suis remise avec théo! on s'est expliqués ou plutôt, je lui ai dit toute la vérité et il a accepté qu'on se donne une seconde chance. du coup, je squatte son mobil-home! tu secoues la tête positivement comme pour appuyer tes propos. t'as l'impression d'être sur un petit nuage. rien ni personne ne pourra t'en faire descendre.
hormis cette information, tu n'as pas grand chose à lui apprendre. c'est déjà une sacrée nouvelle! tu lui retournes donc la question. tu veux savoir comment elle va, si elle se plait ici, ce qu'elle fait et surtout, si la cohabitation avec d'autres personne que damaris et toi se passe bien. c'est à cet instant qu'elle te lâche la bombe du siècle. sous ton regard étonné et ton sourire surpris, elle t'apprend qu'elle est amoureuse. elle a l'air elle-même choquée de te l'apprendre de la sorte et tu rigoles quand elle tente d'esquiver le truc. elle rigole à son tour et tu secoues la tête. oh non ma chérie, t'y échapperas pas! racontes-moi tout! c'est gautier au moins ?! il a enfin réussi à te faire perdre la tête ?! tu sais que t'es lourde avec cette histoire mais bordel, ça crève les yeux. ils sont tellement mignons tous les deux!

t'as l'impression qu'ton sourire n'peut pas t'quitter, gamine, encore trop jeune pour être réellement marqué par la vie. t'es juste contente, là ; d'être avec elle, d'être là. près d'marseille, avec la mer à deux pas. pourtant tu l'sens, cléo, qu'les choses sérieuses vont commencer, qu'les conversations vont s'intensifier, t'as bien conscience qu'aujourd'hui est un jour à marquer d'une croix blanche. qu'plus rien n'sera pareil, après la conversation qu't'auras avec aline. parce que y'a gautier dans ta tête et qu'en parallèle, elle, elle a pas mal d'choses à t'annoncer ; d'jà, sa remise en couple avec théodore. rien qu'à l'entendre, tu peux pas t'empêcher d'trépigner sur ta chaise, sourire encore plus étiré sur les lèvres. faut dire qu't'en as tellement entendu parler, qu't'as tellement vu ta belle souffrir d'la fin d'cette relation qui, à tes yeux, semblaient parfaites en tout point (oh, bien sûr, toi, l'amour, c'est pas ton truc, mais malgré tout, voir tes amis heureux t'fait tellement d'bien). parDON?! tu t'es remise avec lui ?! oh mon dieu aline mais c'est fantastique! bien trop enthousiaste envers la révélation que t'as fais ton amie, tu peux pas t'empêcher d'te lever d'ta chaise pour l'enlacer d'tes bras — encore une fois. dans l'idée, lui montrer à quel point t'es contente pour elle. à quel point t'espères qu'leur relation s'passera tout aussi bien qu'elle a pu l'être, à quel point t'espères qu'elle restera heureuse. probablement pour toujours. je savais même pas qu'il était ici ! aline, j'suis trop contente pour toi, vraiment. comment ça s'est passé ? je veux tout savoir! tu peux plus t'arrêter d'sourire, maintenant, portant à tes lèvres ton verre pour en siroter une longue gorgée. t'es excitée comme une puce — et c'est p'têt ça qu'tu te permet la confidence. tu le regrettes instantanément, pourtant. parce que t'es pas trop douée pour ça, toi, cléo — avoir des sentiments. mords dans ta lèvre alors qu'elle te demandes plus d'informations : évidemment, l'prénom d'gautier est vite prononcé et ton cœur, lui, il loupe un battement. merde. aline, aline, je... tu t'coupes, un peu trop rapidement, cherches tes mots, comment verbaliser tes pensées ? je sais pas... oui, je crois ? enfin, oui, c'est gautier, mais, j'sais pas, enfin, j'me sens bizarre à ses côtés. et... j'lui ai envoyé des sms, l'autre fois, j'regrette, presque, je sais pas. j'sais qu'il finira par m'en parler. sur ces mots, t'attrapes ton téléphone posé sur la table, prends l'temps d'le dévérouiller et d'retourner sur les fameux messages et d'le tendre à aline pour qu'elle puisse lire ces fameux messages — ceux où tu lui dis je t'aime. entrecoupé d'lettres d'nanas bourrées, messages sans queue ni tête. mais, au milieu d'tes élucubrations d'filles alcoolisées, les mots brillent : je t'aime. bien trop sincère.

t'as l'impression que ça fait une éternité que tu n'as pas passé un moment avec cléo. comme si vous ne vous étiez pas vues depuis des années alors que ça ne faisait que quelques jours. quoiqu'il en soit, elle a manqué certaines choses et tu comptes bien rattraper le temps perdu en lui expliquant tout ce qu'il s'est passé durant votre séparation. alors, tu lui parles instinctivement de Théo parce que c'est le plus gros changement de ta vie et la seule chose qui t'a toujours importé. avec lui, tu revis envie. t'as l'impression que tout prend sens. oui, on s'est enfin remis ensemble. je trouve ça génial aussi. tu te mets à rire. c'est nerveux. c'est juste parfait. cléo a l'air aussi enthousiasme que toi. comme si elle vivait le truc. c'est qu'elle en a tellement entendu parlé. d'ailleurs, elle se lève de sa chaise pour te prendre dans ses bras et tu la serres contre toi, tout fort. elle se réinstalle et te demande plus d'informations. elle veut tous les détails. tu grimaces légèrement et tu commences ton récit. je savais pas non plus, au début. je lui ai proposé de venir, il a décliné l'invitation en prétendant qu'il avait beaucoup de travaux à faire dans son appart. et finalement, sa meilleure amie a réussi à le faire venir. on s'est vus pour discuter, je lui ai tout avoué. je lui ai dit l'avoir toujours aimé et il m'a pardonné mon comportement de garce. je te raconte pas la suite de la soirée... j'avais trouvé un petit endroit hyper sympa et on en a pas profité des masses. tu rigoles. ouais, fallait obligatoirement que vous vous retrouvez d'une façon différente. vous avez terminé dans son mobil-home et t'en as plus décollé depuis. quand tu lui demandes des nouvelles à son tour, elle lâche d'un ton totalement normal et légèrement rêveur qu'elle est amoureuse. t'écarquilles les yeux, tu veux en savoir plus. ta conscience te crie d'évoquer gautier et c'est ce que tu fais. tu prends ton visage entre tes mains, poses tes coudes sur la table et te tiens prête à tout savoir sur ses sentiments. elle cherche ses mots et tu attendais impatiemment. tu sais qu'elle a du mal à évoquer tout ça alors, tu lui laisses le temps. ah! je savais que c'était gautier! forcément, il fallait que tu le sortes. t'es toute fière de toi. tu t'éclaircis la voix et tentes de retrouver ton sérieux. tu lui chopes le téléphone des mains parce que t'es trop impatiente de savoir ce qu'il s'est dit. tu lis tous les messages avec attention, écarquillant les yeux, fronçant parfois les sourcils parce que cléo quand elle est bourrée, c'est un sketch. tu lui as dit cash que tu l'aimais?! t'es une machine meuf, je t'adore! tu rigoles mais elle a du se sentir trop mal la pauvre. il t'appelle a crever ce mec bordel, qu'est-ce que t'attends ? il t'a appelé ?

mine de rien t'as eu d'la chance quand tu t'es mise en colocation, gamine. t'as trouvé damaris et aline et tu remercieras jamais assez tes parents pour ça - ouais, parce que ça vient d'eux, à l'origine toi tu voulais un appart dans un autre coin d'paris, le boulevard voltaire ça t'intéressait pas. mais ta mère a argué qu'elle te sentirait en sécurité là bas, et que c'était parfait, que la colocation avait l'air bien. alors t'y es allée, t'as acceptée, mais pour ta mère seulement -- puis t'en es plus partie. parce que damaris, parce que aline. parce que vous êtes toutes aux antipodes l'une de l'autre et que vous avez réussi à mettre en place une amitié particulière, qu'c'est pas grave au final qu'vous soyez si différentes parce qu'vous vous complétez si bien. encore aujourd'hui tu le vois, tu le ressens, avec aline - toi qui est plutôt une force tranquille, facilement gênée à parler de tes sentiments, non, pardon, terrorisée à l'idée de parler d'tes sentiments, elle elle t'annonce le plus simplement du monde sa remise en couple avec theodore, te racontant l'histoire en détails et, encore une fois, tu t'surprend à sourire. parce que t'es définitivement heureuse pour elle, tu veux croire qu'cette fois c'est la bonne -- elle mérite rien d'autre que l'bonheur, ta aline. aww... c'est si mignon! loin d'être le genre de situation que tu apprécies, toi, mais tant qu'elle, elle est heureuse, il n'y a rien pour te faire plus plaisir. je suis vraiment contente d'entendre ça. bon, par contre, qu'on soit clair : s'il te fait du mal, je m'en charge. j'ai toujours rêvé de casser des genoux avec une batte de baseball... air quelque peu rêveur qui s'affiche sur ton visage poupon, alors que tu te mets à rire. personne ne t'imagine réellement violente, t'es peut-être trop fragile pour ça au final ; oui, mais bon. il n'y a rien qu'tu ferais pas pour tes amis, pas vrai ? la prison, au pire, c'est pas si grave que ça. aline s'exclame quand tu lui avoues que c'est gautier, et ça te fait légèrement rouler des yeux, bien qu'évidemment amusée : du calme, lefevre, rien n'est fait encore. puis, c'est pas si simple que ça. alors tu la mets en possession des messages que t'as envoyé au garçon, tu sais pas trop comment réagir, toi-même ; mais l’engouement de ta colocataire suffit à t'alléger un peu l'esprit. si aline réagit comme ça, ça ne peut qu'être positif......non ? soupire, malgré tout, que tu pousses en repensant à cette soirée. j'étais totalement bourrée, meuf, ça compte pas tant que ça, hein ? puis, oui, il m'a appelé. j'sais plus d'quoi on a parlé, je t'avoue, j'crois que j'me suis endormie assez rapidement... haussement d'épaules, cette fois, quand tu portes ton verre à tes lèvres. tu t'rappelles en réalité assez bien d'la discussion qu'vous avez eu ; rien d'important, vous avez parlé d'choses et d'autres, comme vous l'faites tout l'temps. mais c'était ce moment, au beau milieu d'la nuit, toi seule dans l'appartement, cachée sous ta couette pour étouffer tes rires ; puis l'envie qu'il soit là, l'envie d'entendre sa voix autrement qu'à travers le téléphone. tu sais que c'est pas facile pour moi, tout ça. j'me sens juste perdue. j'ai peur qu'ça remette trop d'choses en cause, et j'pense pas être prête pour ça... t'es vulnérable, cléo, mais mieux vaut qu'tu l'sois avec aline qu'avec gau.