-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

 :: → la ville Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

21ST CENTURY LIABILITY (läel)

Anonymous
Invité
Dim 15 Sep - 11:55
Invité

@laël roy


"Bonjour à tous, sans perdre de temps, on va démarrer ce premier cours de l’année qui vise à vous introduire à votre nouveau cycle universitaire qui est le Master de Psycho-pathologie."

Tu as déjà ton bloc de feuilles posé face à toi, stylo en main. Pas d’ordinateur pour toi, tu préfères écrire à la main. Tu es un des rares de ta promo à le faire, d’ailleurs. Tu notes le nom de votre professeure, son adresse mail universitaire au cas où tu aurais besoin de la contacter.

"Aujourd’hui, on va étudier rapidement les troubles et pathologies de la personnalité, des formes mineures comme les névroses et états limites, aux formes majeures qu’on appelle les psychoses."

Tu prends note sur ta feuille.

Troubles de la personnalité :
- formes mineures (névroses, états limites)
- formes majeures (psychoses)


"Les troubles peuvent être aigus, c’est-à-dire de quelques jours à quelques semaines voire quelques mois ; mais ils peuvent être aussi chroniques, c’est-à-dire s’étaler sur plusieurs années voire sur une vie entière."

- aigus (jours/semaines/mois)
- chroniques (plusieurs années/tout au long de la vie)


Cours de deux heures qui se termine à midi trente. Toi, tu fais un tour rapidement par la sandwicherie de l’université et tu vas te poser dans la salle que tu as réservé pour l’après-midi. Grand asocial, tu préfères manger tranquillement seul dans ton coin, devant tes cours, ton Macbook et ton Manuel de Psychologie et de Psychopathologie Clinique Générale par René Roussillon.
Tu attends quinze heures. Heure de ton rendez-vous. Premier rendez-vous avec ton premier sujet de l’année. Appel à bénévoles via l’université, tu as été mis de paire avec un certain Laël. Cas d’étude qui durera toute l’année scolaire. Qui te permettra de valider — ou non — ta première année de Master.

Alors, en attendant quinze heures, tu feuillettes les pages de ton bouquin, sans voir le temps passer.
Et quand tu regardes l’heure sur l’écran de ton ordinateur, tu lis quinze heures trois, et tu te dis déjà que peut-être, ton sujet a abandonné l’idée. Parce que tu conçois mal qu’on puisse avoir du retard. Habitude humaine qui te dépasse. Toi, tu fermes ton écran de Macbook, tu fermes ton livre, tu tournes la feuille de ton bloc pour en avoir une vierge devant toi. Tu ordonnes ta table, tout est bien droit et bien rangé, et tu attends, stylo en main. Bon élève. En espérant qu’il vienne. Parce que tu refuses de mal commencer ton année.

Anonymous
Invité
Dim 15 Sep - 21:22
Invité


T’es quand même sacrément imbu de toi-même. Toi et ton égo surdimensionné, le genre de truc qui compense forcément pour autre chose mais que tu préfères ignorer. Parce que t’es allé postuler, te porter volontaire pour servir de cas d’étude. Toi. Ton cerveau. Ta manière d’être. T’avais trouvé le papier et t’avais pas pu résister à l’idée de devenir le sujet d’étude d’une personne qui devrait t’observer, te suivre et comprendre comment tu fonctionnes. Ça te gonfle encore un peu plus de fierté rien que d’y penser, quand tu te dis que t’es sur le point de devenir vachement important dans la vie de quelqu’un d’autre.

En vrai, t’as fais aucune recherche.
Tu sais pas trop dans quoi tu t’es lancé.

Mais c’est pas important ça, c’est qu’un détail. Tu te dis que rien pourra ternir le fait qu’on va s’intéresser à toi, complètement à toi. Ce que tu peux aimer quand t’es le centre du monde.

C’est pas pour autant que tu seras à l’heure.
Faut pas non plus déconner.

Tu t’es levé à midi aujourd’hui comme tous les jours - horaires décalés par ton boulot peu conventionnel qui te pousse à vivre un peu plus la nuit. On pourrait croire que tout ira bien, puisque t’as rendez-vous avec le p’tit mec qui va t’étudier dans trois heures. Mais ça serait mal te connaître. Pour ta défense, t’as un chaton à ta charge. T’as un putain de Bâtard à ta charge. Parce que s’il y avait bien un chat démoniaque dans le monde, t’es persuadé que c’est toi qui l’a. T’as jamais vu un chaton avec autant d’intelligence dans le regard, autant de provocation quand il se décide à flanquer ses yeux sur toi. Il va dominer le monde un jour, c’te bâtard.

Mais tu vas pas prétendre que si t’es en retard d’un quart d’heure,
c’est à cause de ton chat.
Et tu vas pas non plus prétendre que si t’es là qu’avec à peine ça de retard
C’est parce que t’es bien trop excité à l’idée de commencer.

D’habitude, tu te ramènes une bonne demie heure après l’heure de rendez-vous. Fashionably late, comme on dit. Parce que tu le vaux bien, putain. Et si t’en chies un peu pour trouver la salle, tu finis par te pointer finalement, ouvrant la porte à la volée.


Si yavait eu une double porte, on sait tous que t’aurais poussé les deux battants.

« C’est un labyrinthe ici, en vrai. » Tu files prendre place en face du p’tit mec planqué derrière son ordi. Ben merde alors. Il est vachement mignon, le p’tit gars. « Hey. » que tu le salues, sourire charmeur sur les lèvres et regard qui se plante directement dans le sien.

Incorrigible.
Anonymous
Invité
Mar 17 Sep - 8:29
Invité


Tu attends. Ton sujet d’étude en retard. Super. Tu pouvais pas avoir quelqu’un qui était un tant soit peu carré par hasard? Non, à croire que c’était trop demander d’avoir quelqu’un de sérieux. Tu es déjà un peu agacé, mais rien que tu ne vas laisser paraître devant le sujet. Tu ne veux pas lui créer une mauvaise perception de toi, tu souhaites que ton étude se déroule dans les meilleures conditions, pour apprendre un maximum de choses et avoir une très bonne note en fin d’année.

Il entre en ouvrant la porte à la volée. Entrée spectaculaire. Il cherche à se faire remarquer. Tu prends déjà note dans un coin de ta tête. En revanche, c’est trop demander de frapper avant d’entrer? C’est pas un moulin, ta salle.

"Bonjour. Bienvenue." Tu te lèves, fais bonne figure. Non non, tu montreras pas que t’es déjà énervé. Enfin, énervé est un bien grand mot pour toi, tu t’énerves rarement. C’est plus un agacement, une irritation qui te pique la nuque. Tu lui tends finalement la main pour le saluer d’une manière correcte et polie. Et puis tu te rassois. Tu prends pas de stylo tout de suite, ça annoncerait un trop mauvais climat pour le sujet dès son arrivée. Tu vas d’abord lui parler, lui expliquer l’étude, la raison de sa présence ici et te présenter un peu. Un peu, faut pas abuser. C’est pas toi la personne qui doit se dévoiler ici.

"Déjà, je te remercie de ta présence." Il est jeune, tu vois qu’il est tatoué — tiens, il a une rose sur la main, comme toi — alors tu te dis que le tutoiement est la meilleure approche. En plus, ça créera plus facilement une relation de confiance, un sentiment de proximité, un point d’accroche. "Comme tu le sais du coup, tu as choisi de participer à une étude qui se déroulera sur toute la durée de l’année scolaire 2019-2020 de façon bénévole, ce qui veut dire qu’elle ne te donnera droit à aucune gratification que ce soit financier ou en nature." Tu es obligé de poser le contexte, lui redonner les bases du contrat qui vous lie avant de commencer la première séance à proprement parler. "De ce fait, tu es donc libre de quitter l’étude à n’importe quel moment de l’année, sans avoir besoin de donner tes raisons." Tu espères sincèrement que vous n’en arriverez pas là, puisque ça te barrerait la route au diplôme. "Cette étude entre dans l’obtention de mon titre de Master en Psycho-pathologie. Si tu as été retenu pour faire parti de cette expérience, c’est que tu as un profil potentiellement intéressant. Elle concernera ton fonctionnement, dans ta vie personnelle comme professionnelle, l’étude de tes mécanismes de réaction — en bref, tu peux voir ça comme une grosse analyse globale de ton cerveau." Pas vraiment en réalité. Tu vulgarises. Parce que l’étude du cerveau, c’est la neuro-psychologie. Toi, tu vas plutôt étudier ce qui se passe dans sa tête, sa psyché. Mais dit comme ça, ça peut être plus effrayant qu’autre chose. "Je suis obligé de préciser que je ne suis pas encore officiellement un professionnel, je suis toujours en études, actuellement en Master 1 de Psycho-pathologie, spécialisation en Criminologie à Paris 5, où on se trouve aujourd’hui." Mais la criminologie ne le concerne pas. Du moins, pas à ta connaissance pour l’instant ? "Et tu peux m’appeler Ollie." Oui, info utile aussi. Autant lui donner ton nom si tu vas devoir construire votre relation sur une longue année. "Du coup, si tu es toujours d’accord avec les conditions que je viens de t’exposer, je vais avoir besoin d’une signature ici." Que tu lui dis en poussant une feuille à travers le bureau vers lui, stylo compris. "Et si tu as des questions pratiques, tu peux me les poser dès maintenant."

Anonymous
Invité
Mar 17 Sep - 18:36
Invité


T’as beau entrer comme si t’étais chez toi, comme si t’étais le roi de ces provinces… Il s’en bat royalement les couilles, le mec. « Bonjour. Bienvenue. » qu’il dit. Et il te sert la main, en plus. Tu le laisses faire, avance ta main vers la sienne pour la serrer aussi. T’allais pas non plus lui foutre un vent, même si ton cerveau a bien du mal à enregistrer la situation. Tu finis par t’asseoir, regard rivé sur le visage de ton interlocuteur. T’as joué le charmeur, t’as balancé ton sourire à dix mille balles et le mec est complètement imperturbable. #rienàfoutre. Ça fout un p’tit coup à ton égo, ça.

Il est peut-être hétéro en vrai.
Nan. T’as pas envie d’croire ça.
Tout mais pas ça.
T’es déjà bien trop intéressé.

Tu poses ton royal fessier sur la chaise sans le quitter du regard et tu fermes ta gueule, pour une fois. C’est sa pièce de toute manière, t’es là en ses termes à lui. Alors t’essaies de ranger soigneusement ce côté de toi qu’à envie de prendre le contrôle sur toutes les situations. Ya un truc qui te dit que ça ne serait pas le bienvenue avec Mister Cutie.

« Déjà, je te remercie de ta présence. » Il commence, presque solennel et t’as soudainement l’impression de te retrouver à un entretien d’embauche. Nice. Tu remarques la rose sur sa main, même emplacement que la tienne et ça te distrait un peu, ça te fait sourire. T’es l’genre de personne à voir ça comme un signe, tout pour t’encourager dans tes p’tits jeux de parasite.

Pas possible qu’il soit hétéro.
La rose, c’est un putain d’signe.
Genre si tu prends sa main, ça fait un bouquet.
Ça peut pas vouloir rien dire… Si ?

Tout pour te justifier, pour pas avoir à assumer que dans l’histoire, c’est toi qu’espère - c’est toi le prédateur qui fixe le petit lapin et qui espère le choper à la fin. « [...] ce qui veut dire qu’elle ne te donnera droit à aucune gratification que ce soit financier ou en nature. » Putain, t’étais dans tes pensées et t’as loupé le début. Faut dire que t’as toujours trouvé les explications particulièrement emmerdantes. Pis ça fait bouger ses lèvres, quand il parle.

Putain d’observation de ouf, Sherlock.

Mais elles sont belles, ses lèvres. Elles sont chouettes, ses lèvres. Tu te demandes si t’auras le droit de les embrasser un jour, ces lèvres là. Comment t’es censé te concentrer sur autre chose quand elles sont là, quand elles brillent un peu parce qu’il les a humidifiées, quand tes yeux ont bien du mal à les quitter ?

T’es vraiment un connard, Laël.
Tu penses qu’à une chose dans la vie, c’est dingue.

« De ce fait, tu es donc libre de quitter l’étude à n’importe quel moment de l’année, sans avoir besoin de donner tes raisons. » Tu reviens à toi et tu hoches positivement la tête histoire de sauver la face. T’as néanmoins enregistré cette information là - tu peux partir quand tu veux. Ok. C’est pas maintenant que tu vas en avoir envie.

Tu te concentres pour écouter la suite avec attention pour ne rien louper. Chaque information est bonne à prendre lorsque quelqu’un pique ton intérêt. Et puis t’as l’impression qu’il est concentré, déterminé à te donner toutes les informations dont tu auras besoin. T’as envie de lui faire plaisir en devenant cet élève modèle qui écoute les dires de son professeur sans l'interrompre, sans sourciller.

Toi. Bon élève. La blague.

« Et tu peux m’appeler Ollie. » T’y comptes bien. T’y comptes beaucoup même. Mais ça t’empêcheras pas de l’appeler Mister Cutie dans ta tête non plus. « Ravi de te rencontrer, Ollie. » C’est le retour de ton sourire charmeur et de ton regard qui se plonge dans le sien, tout pour tenter de percer le mur de formalité qu’il a construit entre vous deux. « Moi c’est Laël. » Il doit sûrement déjà le savoir, mais ça t’empêche pas de l’ouvrir quand même pour lui donner ton prénom. « Du coup, si tu es toujours d’accord avec les conditions que je viens de t’exposer, je vais avoir besoin d’une signature ici. » Tu lui fais confiance. Ça te va. Alors t’attrape la feuille qu’il te glisse sur la table, le stylo aussi, et tu viens inscrire ta signature à l’endroit prévu sans hésiter. « Et si tu as des questions pratiques, tu peux me les poser dès maintenant. »

Oh Ollie.
Fallait pas dire ça.

« Juste une. » Éclair de malice dans tes prunelles, tu poursuis. « T’as un p’tit copain ? » T’as jamais donné dans la patience de toute manière. Ni dans la finesse, d’ailleurs.
Anonymous
Invité
Mer 18 Sep - 0:14
Invité


Tu l’accueilles de façon formelle. Tu lui serres la main avant que vous ne vous asseyez, séparés par le bureau sur lequel tu es installé. Et puis tu lui sors le blabla de présentation habituel et surtout obligatoire. Rappeler les termes de votre accord, le but de vos échanges, la raison de sa présence, son autorisation de quitter l’étude s’il le souhaite, son statut de bénévole. Il se contente de hocher la tête, une fois, juste une. Tu as quelques doutes sur son attention à tes paroles, parfois tu le vois qu’il a le regard qui se perd un peu, sur tu ne sais trop quoi, dans tu ne sais trop quel monde mais certainement pas dans la réalité actuelle.

Finalement, tu termines ta tirade en lui donnant ton nom et ton parcours d’études — il n’a besoin de rien savoir d’autre en ce qui te concerne. C’est lui le sujet, pas toi. « Ravi de te rencontrer, Ollie. » Il est tout sourire face à toi, ses yeux qui se plantent dans les tiens en déclarant ça. « Moi c’est Laël. » Tu hoches la tête. "Enchanté." Merci de vouloir te plier à cet exercice pour m’aider à obtenir mon diplôme.

Finalement, tu termines par lui faire glisser un papier récapitulatif qui donne son consentement pour participer à cette étude et qui atteste que toutes les informations et règles lui ont été rappelés en ce jour. Et sans même lire l’encre qui noircit la feuille, il y appose sa signature. Tu te retiens de toutes tes forces de froncer les sourcils. Parce qu’on t’a appris à être impassible en toutes circonstances en tant que psychologue. Ne pas donner la sensation de jugement ou de désaccord. Ne pas éveiller les soupçons. Mais bon sang, qui signe un papier sans même savoir ce qui est écrit dessus? Sans vérifier ? Ça te paraît insensé. "Merci." Que tu te contentes de dire, et tu l’invites à poser les éventuelles questions qui lui trotteraient dans la tête dès maintenant. « Juste une. » Tu attends patiemment qu’il te questionne. « T’as un p’tit copain ? » Là, tu fronces un peu les sourcils après la seconde de surprise qui t’a frappée. Culotté. Il s’engage dans un programme de suivi d’un an et la seule question qu’il a, c’est… ça ? "Je ne pense pas que cette information soit pertinente pour la suite de notre collaboration. J’ai beau être encore en études, je suis garant de la représentation des psychologues et psychanalystes et cette étude est réalisée dans un cadre neutre et professionnel." Tu ne lui réponds pas, finalement. Peut-être qu’il pensera que ça veut dire oui — peut-être qu’il pensera que ça veut dire non, à juste titre. Il ne le saura simplement jamais et c’est parfait ainsi.

"On va pouvoir démarrer la première séance. Pendant nos entretiens, je vais prendre beaucoup de notes, il ne faut pas t’inquiéter, ça ne veut pas spécialement dire quelque chose. Mais j’ai un journal de bord à tenir pour mon mémoire de fin d’année alors il faut que je sois précis dans mes rapports de séance." Tu rapproches un peu ton carnet de toi, attrapes un stylo et commence à noter.

(LAËL ROY) SÉANCE 1

- attitude détachée
- retard de quinze minutes au premier rendez-vous
- question déplacée
- air de défi face à l’autorité ?
- confiance en soi exacerbée (masque pour camoufler un mal-être plus profond ?)


"J’aimerais tout d’abord que tu te présentes, de manière générale. Qui tu es, ce que tu fais dans la vie, ce que tu aimes faire dans ton temps libre, ce genre de choses. Et j’aimerais également que tu me dises pourquoi tu es ici. Qu’est-ce qui t’a donné envie de poster, premièrement, puis d’accepter la proposition d’étude quand l’université t’a recontacté pour la sélection ?" Peut-être que ça te permettra de voir s’il est sérieux ou non à propos de tout ça.

Anonymous
Invité
Sam 28 Sep - 20:54
Invité


T’as toujours vécu au jour le jour, bien loin de toi l’idée de penser à l’avenir, de penser aux conséquences. Ça serait pas vivre, tout ça. T’as conscience que ça pourrait mal finir un jour, qu’une mauvaise décision prise sur un coup de tête pourrait aller jusqu’à te tuer, mais c’est bien une chose dont tu te fiches royalement. Tu préfères crever d’avoir trop vécu que vivre dans l’ennui pour te préserver. Alors non, tu lis pas le contrat. Tu te contentes de signer au bas de cette feuille comme tu signerais une attestation qui dirait clairement que tu t’engages à draguer ce petit gars jusqu’à ce qu’il tombe enfin dans tes bras. Parce que c’est ce que tu comptes faire, c’est ce qui te pousse à signer et à rester là.

Tu te serais clairement cassé si t’étais tombé sur quelqu’un qui t’intéressait pas,
Ou que tu trouverais pas au moins sympa.

Mais t’es bien tombé, ton intérêt piqué, ton égo déjà soulevé par le poids de son propre intérêt sur ta personnalité, sur ta psychologie. Alors tu lui demandes sans te planquer. Alors tu portes tes couilles, le culot en premier comme d’habitude et tu vas tenter de choper les informations que tu veux avoir. Est-il intéressé par les mecs ? Est-il en couple ? Si la première question peut tout faire basculer dans tes intentions, la seconde est sans la moindre conséquence - que quelqu’un soit en couple ou non ne t’a jamais arrêté. « Je ne pense pas que cette information soit pertinente pour la suite de notre collaboration. J’ai beau être encore en études, je suis garant de la représentation des psychologues et psychanalystes et cette étude est réalisée dans un cadre neutre et professionnel. » Tu fais la moue. T’as bien du mal à masquer ta déception devant le manque de réponse de sa part. Alors tu fais la moue. Tu sais pas trop si t’es vexé qu’on te dise non ou si t’es impressionné qu’on le fasse finalement.

C’est grisant, tiens.
Peut-être que t’es tombé sur le premier qu’est pas directement à tes pieds.
T’aimerais presque ça.

« Oh mais je posais la question de manière neutre et professionnelle. » que tu répliques parce qu’il faut toujours que t’aies le dernier mot, sourire taquin sur tes lèvres. « J’veux dire... » Tu grimaces, marque une légère pause, glissant facilement dans le rôle du mec un peu perdu qui se planque parfois derrière le masque d’un mec arrogant pour s’en sortir. C’est ton rôle favori, celui là. « Tu vas connaître pas mal de trucs sur moi, à la fin. J’me disais que ce serait pas mal de connaître des trucs sur toi aussi. Équitable, tu vois. » Tu hausses les épaules, mine faussement déçue avant de faire mine de te reprendre, de sourire et de bomber à nouveau le torse. « Désolé. Vous. » Et c’est le retour du sourire en coin, de ce vrai toi que tu portes là comme un masque.

Il va prendre des notes, qu’il te dit. Ça à le dont de te faire hocher la tête, sourire encore un peu plus. Il va prendre des notes sur toi, tes réactions. Bordel. Ton égo aura sûrement explosé avant la fin de l’année. T’as hâte. « J’aimerais tout d’abord que tu te présentes, de manière générale. Qui tu es, ce que tu fais dans la vie, ce que tu aimes faire dans ton temps libre, ce genre de choses. Et j’aimerais également que tu me dises pourquoi tu es ici. Qu’est-ce qui t’a donné envie de poster, premièrement, puis d’accepter la proposition d’étude quand l’université t’a recontacté pour la sélection ? » T’as déjà tout de prêt dans un coin de ta tête - mélange de vérités et de mensonges emmêlés pour rendre le tout plausible, pour te rendre plus humain que tu ne l’es réellement. T’as l’intention qu’il te trouve touchant, qu’il finisse par ouvrir son p’tit coeur - peu importe que ce soit aujourd’hui ou un autre jour. « Hum… Ok. » Tu bouges un peu sur ta chaise, cherches à t’installer un peu mieux, l’air un peu nerveux. Tu prends la décision de commencer par ce côté touchant que tu veux te donner, pour mieux finir avec de la fierté, avec ce retour sur cette façade inventé. « Je sais pas trop pourquoi j’ai postulé. » Tu commences avec candeur, grimace au bout des lèvres, haussement d’épaules. Faut dire que c’est vrai. Au début, tu savais pas. T’as compris qu’après que c’était pour nourrir ton égo. « J’ai juste… eu envie. Mais quand on m’a rappelé, qu’on me l’a vraiment proposé… J’ai dis oui. » Tu viens mordiller ta lèvre inférieure alors que tes bras viennent se croiser sur ton torse, signe de gêne comme tu l’as bien appris, signe d’être mal à l’aise, de chercher un peu à se fermer - sans doute parce que t’es sur le point de lancer un truc personnel. Enfin. Ton rôle l’est. « J’imagine que si j’mens, je fausse tout, hein ? » Rire faussement nerveux, ton regard qui glisse sur la table pour éviter le sien. « J’voulais juste… Comme ça j’ai quelqu’un avec qui passer du temps. » L’argument de la solitude. Tu sais bien que ya difficilement plus créateur de pitié. « Sinon, j’suis stripper. » Masque qui glisse à nouveau, ton regard de nouveau dans le sien, tu souris. « Et avant que la question tombe - c’est un choix. J’adore mon métier. On ne m’a pas forcé et j’suis pas obligé de le faire pour vivre. » Tu hausses les épaules. « J’aime juste ça. » Tu décroises les bras. « Et j’suis plutôt doué. »
Anonymous
Invité
Lun 30 Sep - 20:04
Invité


Il te demande si tu as un copain. Sauf que t’es son psychologue, à présent. Relation de nature professionnelle. Collaboration bénévole mutuelle. Il n’a pas à connaître ce détail sur ta vie personnelle — tout comme tu ne lui demanderas pas. Et encore, t’aurais plus de légitimité que lui à lui demander, puisque t’es censé apprendre à le connaître pour pouvoir étudier ses comportements. Et le pire, c’est qu’il a l’audace de faire une grimace déçue. Qu’est-ce qu’il croyait? Que vos entretiens allaient être des petits rendez-vous café et mignardises? Non, toi, c’est des heures de travail. T’as ton titre professionnel qui est en jeu, à la fin de cette étude. Tu rigoles pas là-dessus. C’est l’ambition de ta vie. « Oh mais je posais la question de manière neutre et professionnelle. J’veux dire... » Il change de comportement, tout à coup. La transition est lente mais flagrante comparé à son attitude trente secondes en arrière. « Tu vas connaître pas mal de trucs sur moi, à la fin. J’me disais que ce serait pas mal de connaître des trucs sur toi aussi. Équitable, tu vois. Désolé. Vous. » Tu retrouves son sourire espiègle, là. "Ce n’est pas censé être équitable, tu es un sujet d’étude. C’est toi, qu’on étudie. Pas moi." Et t’as nullement envie de te faire étudier, analyser, décortiquer, toi. Tu sais bien trop de choses qui glacent le sang, tu partages ce fardeau avec personne d’autre que toi-même. Et un peu Lola. La seule au courant.

En attendant, tu reviens à l’entretien. Besoin d’avoir une vision globale de la personne. Savoir pourquoi il est là. Ce qu’il attend de toi. « Hum… Ok. Je sais pas trop pourquoi j’ai postulé. J’ai juste… eu envie. Mais quand on m’a rappelé, qu’on me l’a vraiment proposé… J’ai dis oui. » Tu notes. Ça, et son langage corporel. Tu vois tout, Ollie. « J’imagine que si j’mens, je fausse tout, hein ? » "Oui. Tu n’as pas à mentir, je suis tenu par le secret professionnel, tout ce que tu pourras me confier ne sortira jamais de cette salle." L’éthique, partie intégrante du métier de psychologue. T’es sincère en plus. Jamais tu seras corrompu. « J’voulais juste… Comme ça j’ai quelqu’un avec qui passer du temps. » Tu fronces un peu les sourcils. « Sinon, j’suis stripper. » Yeux qui percutent à nouveau les tiens, forcé de défroisser la ride qui te barre le front. Pardon ? Comment peut-il passer du coq à l’âne comme ça, d’une fraction de seconde à l’autre ? « Et avant que la question tombe - c’est un choix. J’adore mon métier. On ne m’a pas forcé et j’suis pas obligé de le faire pour vivre. J’aime juste ça. Et j’suis plutôt doué. »

À ton tour d’hocher la tête. T'as ouvert la bouche avant de la refermer sans rien dire au début. Un peu perturbé. Confus. Mais t'as repris contenance, l'air sérieux qui reprend ses droits sur les traits lisses de ton visage.
"D’accord. On reviendra sur ton métier juste après si tu veux bien, d’abord j’aimerais discuter de la raison pour laquelle tu es ici. Tu as dit que tu voulais ‘quelqu’un avec qui passer du temps’. Tu as de la famille? Père, mère? Des frères et soeurs ? Ou même des cousins? Qu’est-ce que tu fais quand tu n’es pas au travail? Dans ton temps libre?" Tu veux savoir qui l’entoure. T’as du mal à croire qu’un gars comme lui soit réellement seul. Et ses comportements sont trop contradictoires pour pointer dans une direction ou dans une autre. Alors t’as besoin de réponses à tes questions. Pour aiguiller ta première impression.

Anonymous
Invité
Lun 30 Sep - 20:45
Invité


T’as carrément déçu qu’il ne flanche pas. Ou plutôt, t’es déçu de ne même pas le voir hésiter. T’as conscience que la plupart des gens ne va pas craquer après seulement quelques minutes en ta compagnie, juste parce que tu as décidé de leur accorder l’un de tes plus beaux sourires mais il ne fait même pas mine de se poser la question d’hésiter avant de rejeter ta requête. T’es vexé, pour le coup. Mais tu fais mine de passer cela pour une douleur, pour une déception.

T’as trouvé cette façade que tu comptes lui présenter à la perfection - ce p’tit mec que tu comptes incarner pour le faire tomber. Et il faut que tu t’y accroches, à ce portrait que tu commences à dresser - parce qu’il est tellement sérieux, Ollie, tellement la tête dans son boulot qu’il serait capable de lire entre les lignes si tu laisses ta véritable personnalité pointer le bout de son nez. Alors tu seras ce mec seul, affreusement seul. Tu t’inspires de ta vie pour cela, pas besoin d’aller voir bien loin. La seule différence c’est que toi, ça te fait ni chaud ni froid, d’être aussi seul.

Pas à celui que tu incarnes.

Celui que tu incarnes, il se sent seul, ça le rend triste. Celui que tu incarnes, il s’accroche à tout ce qu’il peut, à qui il peut dans l’espoir de compter au moins une fois pour quelqu’un, dans l’espoir de se mêler aux autres pour, peut être, ne pas passer une nouvelle soirée dans un appartement vide, les larmes aux yeux, désespéré. Celui là, il inspirera de la pitié. Pis celui là, il est fier, comme toi. Celui là, il prétend que sa solitude n’est pas un problème et se cache derrière des sourires et des paroles déplacées pour ne pas que l’on remarque sa souffrance. « Ce n’est pas censé être équitable, tu es un sujet d’étude. C’est toi, qu’on étudie. Pas moi. » Tu hoches doucement la tête comme si tu pigeais alors que tes yeux se baissent, évitent les siens. « D’solé. » que tu souffles comme un gamin qui s’fait engueuler, un p’tit gamin paumé.

Si tu mens, tu fausses tout. Il acquiesce et tu te marres intérieurement. Il a pas idée d’à quel point tu vas tout fausser - ses sentiments en premier. « Oui. Tu n’as pas à mentir, je suis tenu par le secret professionnel, tout ce que tu pourras me confier ne sortira jamais de cette salle. » Tu fais genre que tu comprends en hochant une nouvelle fois la tête, fais ensuite genre que t’as pas vu sa réaction à l’entente de ton métier.

Mais tu l’as bien vue.

« D’accord. On reviendra sur ton métier juste après si tu veux bien, d’abord j’aimerais discuter de la raison pour laquelle tu es ici. Tu as dit que tu voulais ‘quelqu’un avec qui passer du temps’. Tu as de la famille? Père, mère? Des frères et soeurs ? Ou même des cousins? Qu’est-ce que tu fais quand tu n’es pas au travail? Dans ton temps libre? » Bien sûr que vous alliez revenir sur ton métier. Psychologue ou non, il est évident qu’il aurait des questions. Et quand il tape dans le mille de ton plan pour le mettre en marche, tu te tapes une danse de la joie intérieure même si ton visage ne trahit rien, sauf l’expression d’un mec qui essaie de répondre candidement tout en masquant sa véritable solitude. « J’ai mes parents. »  Tu hausses les épaules. « J’les vois parfois mais on a pas grand chose en commun. On sait jamais quoi se dire. » Tu tapes dans ta vie réelle cette fois, parce que les meilleurs mensonges ont toujours une part de vérité. « Et quand j’suis pas au boulot ? » Tu réfléchis quelques secondes, regard pensif. « J’suis soit à la salle, soit en soirée. » Encore une fois, la bonne vieille vérité. Tu ne voudrais pas non plus tout inventer, risquer de lui mettre la puce à l’oreille.
Anonymous
Invité
Dim 6 Oct - 13:53
Invité


Tu n’es pas sûr qu’il comprenne réellement ce qu’il fait là. Avec toi. Et c’est important, qu’il comprenne. Parce que c’est un travail que vous allez conduire sur un an. Toute l’année. Oui, il peut se désister à n’importe quel moment, certes. Mais tu essayes de ne pas envisager cette possibilité. Parce que ça te foutrait dans de beaux draps. Parce que tu risquerais de ne pas valider ton diplôme. Alors tu lui répètes. Que c’est toi, qui est là pour l’étudier, lui. Pas l’inverse. C’est toi qui doit comprendre comment son esprit fonctionne. D’où le fait qu’il ne doit pas mentir ou chercher à camoufler la vérité. Ici, c’est un endroit sécurisé. Un endroit où il peut parler, se confier, sans avoir peur d’être jugé, que ce soit répété. Secret professionnel, code moral, t’y tiens toi, à tout ça. Et il hoche la tête, comme s’il comprenait enfin. Bien.

Et il t’avoue son métier. Sur lequel tu comptes revenir plus tard. D’abord, tu veux parler de son sentiment de solitude. Tu cherches à savoir s’il est entouré, et à quel point. Par qui? Famille? Amis? Collègues? Qu’est-ce qu’il fait quand il n’est pas au travail? Comment est-ce qu’il occupe son temps libre? « J’ai mes parents. » Tu prends note. « J’les vois parfois mais on a pas grand chose en commun. On sait jamais quoi se dire. » La mine du stylo qui griffonne le papier à ses mots. « Et quand j’suis pas au boulot ? J’suis soit à la salle, soit en soirée. » Tu hoches la tête. "Pourquoi tu considères que tu n’as pas grand chose en commun avec tes parents? À quel niveau ça ne colle pas avec eux?" Tu le blâmes pas de pas s’entendre avec ses géniteurs. On choisit pas sa famille, tu le sais mieux que personne, Ollie. "Tu as des amis? Des gens sur qui tu peux compter? Par exemple, une personne en qui tu as entièrement confiance?" Tu continues de prendre des notes tout en lui parlant. "Quand tu vas en soirée, c’est dans quel but? Tu recherches quoi, exactement ?" Est-ce que c’est pour s’amuser? Pour danser? Pour boire? Pour rencontrer du monde? Pour ne pas être seul? Pour mettre quelqu’un dans son lit? T’essayes de déceler les comportements habituels, pour que ce soit plus facile pour toi par la suite de repérer ceux qui seront inhabituels.

"J’aimerais bien que tu me parles de ton métier aussi, si ça ne t’embête pas. Pourquoi tu fais ce métier là? Comment t’en es arrivé là? Car on s’entend, de façon objective, c’est pas une voie classique. Depuis combien de temps tu exerces cette profession? Est-ce que t’aimes ça? Qu’est-ce que tu es amené à faire, exactement?" Curiosité clinique, mais peut-être un peu personnelle aussi. Là, t’as envie de comprendre ce qui amène quelqu’un à s’exhiber. Toi qui n’es déjà pas quelqu’un de tactile, ça te paraît totalement impensable de t’afficher face à la foule. Alors oui, t’aimerais comprendre. Pour la science, pour ton étude, mais aussi pour toi, personnellement.

Anonymous
Invité
Lun 28 Oct - 17:37
Invité


T’es pas censé mentir. Non, pire encore - tu ne dois pas mentir. Pourtant c’est qui tu es, qui tu seras à jamais. T’es un menteur, un manipulateur. Ça te rend bien trop heureux, te fait bien trop de bien. « Pourquoi tu considères que tu n’as pas grand chose en commun avec tes parents? À quel niveau ça ne colle pas avec eux? » Tu fais de nouveau le choix de surfer sur la vérité cette fois, pour la noyer dans le mensonge, pour flouter les lignes, les limites. « Ils sont calmes. Des bisounours. Ma mère a ouvert un p’tit café, le but de sa vie et mon père l’aide à le gérer. Ils vivent d’amour, de douceur et de pâtisseries. » Tu hausses les épaules. « Moi j’vis de danse, de sexe et de sorties. » Tu fais mine de jouer nerveusement avec tes doigts pour ajouter au personnage. « Ils ont parfois du mal à me comprendre et j’ai parfois du mal avec le fait d’être étouffé d’affection et engraissé. » Bien que tu saches reconnaître que, bordel de merde, les pâtisseries de ta mère, c’est d’la bombe. « Ils sont niais, voient le bon côté des gens. J’vois toujours le mauvais. » Nouvel haussement d’épaules.

Elles pleuvent les questions. T’as besoin de bien réfléchir avant d’y répondre histoire de ne pas te prendre les pieds dans le tapis. Alors tu restes pas mal silencieux parfois, comme si t’étais nerveux, comme si t’hésitais avant de balancer des trucs bien trop personnels. Ça l’est pas, finalement. T’as beau jouer sur la vérité pour le moment… Elle ne t’atteint absolument pas. Qu’est-ce que tu t’en fous si t’es seul, après tout ? « Tu as des amis? Des gens sur qui tu peux compter? Par exemple, une personne en qui tu as entièrement confiance? » Tu secoues négativement la tête. « Nope. J’me fais des potes le temps d’une soirée, j’passe à autre chose - puis je recommence. » Bon. C’est autant toi que eux qui passent à autre chose pour le coup. « Quand tu vas en soirée, c’est dans quel but? Tu recherches quoi, exactement ? » Petit temps de réflexion. « Rencontrer des gens. » que tu viens compter sur un doigt. « Draguer. » que tu comptes sur un autre. « Baiser. » que tu comptes sur un troisième. Ça à le don d’être plutôt clair.

« J’aimerais bien que tu me parles de ton métier aussi, si ça ne t’embête pas. Pourquoi tu fais ce métier là? Comment t’en es arrivé là? Car on s’entend, de façon objective, c’est pas une voie classique. Depuis combien de temps tu exerces cette profession? Est-ce que t’aimes ça? Qu’est-ce que tu es amené à faire, exactement? » Encore une avalanche de questions et tu clignes des yeux devant cette dernière. Les autres questions étaient plus espacées, éloignées. Celles-ci tombent d’un coup d’un seul, presque sans structure et tu te dis qu’il est clairement intéressé par ton métier, par ce qu’il pourrait en apprendre. Ça te fait sourire en coin, amusé. « Alors j’me doute que c’est intéressant, mais va falloir y aller plus doucement. J’suis pas une machine à la mémoire de dingue. » Tu ris doucement, lui adresses un clin d’oeil parce que t’es incapable de t’en empêcher et puis tu réponds à la première des demandes, le regard ailleurs, le sourire rêveur. « J’aime ça. J’aime les regards sur moi. J’aime être le centre de l’attention pour quelques minutes. Voir le désir naître dans les regards de ceux qui n’en loupent pas une miette, me dire qu’ils me désirent mais que j’peux leur dire non - que j’ai ce contrôle sur eux, sur ce qu’ils ne peuvent pas avoir. Pis j’sais pas. J’me libère quand j’suis sur scène, comme si j’étais dans une sorte de petite bulle de protection, comme si j’étais putain d’invincible, d’intouchable. » Tu termines ta phrase en fronçant les sourcils. « C’était quoi les autres questions, déjà ? »
Anonymous
Invité
Mer 30 Oct - 8:36
Invité


Tu le lances sur le sujet des parents. Sujet sensible, visiblement. T’aimerais bien qu’il t’en parle ouvertement, peut-être que tu trouveras quelque chose dans son enfance qui expliquerait ses comportements étranges. Parce que tu ne le sens pas, Ollie. Il y a quelque chose qui cloche chez lui. C’est peut-être pour ça qu’il a accepté de faire cette étude. On accepte pas un suivi psychologique d’un an pour rien, juste pour l’amusement. Et même s’il dit qu’il ne sait pas les raisons qui l’ont amené jusqu’ici, toi, tu sais que l’inconscient est sacrément puissant. « Ils sont calmes. Des bisounours. Ma mère a ouvert un p’tit café, le but de sa vie et mon père l’aide à le gérer. Ils vivent d’amour, de douceur et de pâtisseries. Moi j’vis de danse, de sexe et de sorties. » Tu te retiens d’hausser un sourcil. À la place, ton stylo griffonne juste le papier devant toi. « Ils ont parfois du mal à me comprendre et j’ai parfois du mal avec le fait d’être étouffé d’affection et engraissé. Ils sont niais, voient le bon côté des gens. J’vois toujours le mauvais. » Pessimiste, en plus. Noté. Et sa façon de raconter, de parler, de dire les choses, ça t’amène à penser que s’il a autant de problème d’affection, qu’il a du mal à l’accepter, c’est sûrement qu’il ne pense pas en mériter. À voir pour quelles raisons. C’est bien, y’a du progrès en si peu de temps. Il peut peut-être s’avérer être un bon sujet, finalement.

Tu lui demandes s’il a des gens de confiance qui l’entourent et la réponse ne se fait pas attendre. « Nope. J’me fais des potes le temps d’une soirée, j’passe à autre chose - puis je recommence. » D’accord. Personnage pessimiste et solitaire, qui n’accepte aucune affection. Et ces soirées, alors? C’est quoi, le but? Tu pourrais pas deviner toi, tu ne vas pas en soirée, tu préfères directement demander. « Rencontrer des gens. Draguer. Baiser. » Ah. C’est clair comme de l’eau de roche. "Au moins tu sais ce que tu veux. C’est déjà un bon point." L’indécision, il n’a pas l’air de connaître. Il est plutôt sûr de lui, s’avère plutôt confiant. Rien que son corps de métier te l’indique.

« Alors j’me doute que c’est intéressant, mais va falloir y aller plus doucement. J’suis pas une machine à la mémoire de dingue. » Il rit, et toi, tu penses à t’excuser. Tu ne voulais pas le secouer, le pousser trop vite. Mais il ne t’en laisse même pas le temps qu’il commence à répondre. « J’aime ça. J’aime les regards sur moi. J’aime être le centre de l’attention pour quelques minutes. Voir le désir naître dans les regards de ceux qui n’en loupent pas une miette, me dire qu’ils me désirent mais que j’peux leur dire non - que j’ai ce contrôle sur eux, sur ce qu’ils ne peuvent pas avoir. Pis j’sais pas. J’me libère quand j’suis sur scène, comme si j’étais dans une sorte de petite bulle de protection, comme si j’étais putain d’invincible, d’intouchable. C’était quoi les autres questions, déjà ? » T’as pris des notes, et son discours a le don de t’inquiéter un peu. Il y a des signes. "Dis moi, Laël. Tu sais que ce qui se passe actuellement restera ici, simplement entre toi et moi." Tu insistes sur ça, parce que c’est important. Le secret de vos échanges. "Est-ce que tu as déjà volontairement fait du mal à quelqu’un?" Pour lui, la question va peut-être tomber comme un cheveux sur la soupe. Pour toi, elle est justifiée. Enfance troublée, refus d’affection, égo surdimmensionné, besoin de contrôle, personnalité vacillante… Oui, cette question est importante pour la suite des séances. "Sois honnête avec moi. Sinon, tout ça —" que tu désignes du doigt, toi, lui, la pièce entière, "ça sera inutile et on devra s’arrêter là." T’as pas besoin de perdre ton temps avec un patient qui te ment. Ça n’aurait aucune utilité, ni pour lui, ni pour toi.

Anonymous
Invité
Mer 30 Oct - 19:22
Invité


T’es plutôt calme quand tu réponds aux questions, quand tu joues au funambule sur le fil de la vérité à peine contournée, à peine modifiée pour ne pas tout révéler, mais sans trop y toucher pour ne pas passer du côté du mensonge. Et tu te délectes des presques réactions que tu peux voir sur son visage, dans ses yeux - des bribes que tu ne peux capter que le temps de quelques secondes à peine, avant qu’il ne les recouvre de son masque de professionnel. T’arrives pas à le lire - pas au delà de ce qu’il a envie de te montrer, du moins. Ça te fascine un peu. Parce que t’es encore jamais tombé sur quelqu’un qui serait capable de lire dans ton jeu si t’es pas prudent, quelqu’un qui serait aussi capable que toi de se planquer derrière un masque.

Ollie, Ollie.
Quelle proie de choix.

Tu restes complètement fidèle à toi-même sur certaines réponses, autant pour garder cette vérité que pour lui faire comprendre que t’es libre, que t’es là, que s’il le veut… t’es open à ça. On a connu plus subtil comme calcul, mais t’es pas spécialement connu pour l’être la plupart du temps. « Au moins tu sais ce que tu veux. C’est déjà un bon point. » Tu secoues positivement ton visage et plantes ton regard dans le sien. Tu viens mordiller ta lèvre inférieure sans le quitter des yeux, plein de sous-entendus. « Ouais. » que tu commences sans sourciller. « Je sais ce que je veux. »

Tu te barres dans un monologue sur ton métier, ce truc qui te colle à la peau, qui te passionne. Tu serais capable d’en parler pendant des heures, de décrire chaque seconde ressenties sous les regards, sous les projecteurs. Putain d’euphorie. « Dis moi, Laël. Tu sais que ce qui se passe actuellement restera ici, simplement entre toi et moi. » Oula. Ça sent pas bon, ça. Tu sens la douille arriver à plusieurs kilomètres à la ronde. « Est-ce que tu as déjà volontairement fait du mal à quelqu’un? »

Qui aurait cru qu’un p’tit étudiant serait déjà aussi bon dans son futur métier ?

Ton premier réflexe est d’arquer un sourcil à la question, un peu surpris. T’as un peu du mal à piger d’où il sort sa question, de quelle partie de ton discours lui a permit de tirer une conclusion pareille. Tu hausses les épaules, évite son regard comme le ferait n’importe quel mec dans cette position. Si tu joues sur les mots, si tu cherches à répondre au sens premier et littéral - la réponse est non. T’as jamais cherché à faire du mal. C’est juste un contrecoup de ton passage, de la tornade que tu souffles autour de toi. Tu ne cherches pas à blesser les gens, à les briser - tu cherches à avoir un impact sur la vie, sur les vies, quel qu'en soit le prix à payer. Et si t’en brises au passage, si tu leur fais du mal, c’est que du dommage collatéral. « Sois honnête avec moi. Sinon, tout ça ça sera inutile et on devra s’arrêter là. » Tu hausses les épaules. « Peut-être quand j’étais au lycée parce que j’étais con. Un peu comme n’importe quel gosse. Sinon non. » T’as même pas la sensation de mentir. Après tout, leur faire mal, tu ne le fais pas spécialement volontairement, hein ? Sinon, ça ferait quoi de toi ?
Anonymous
Invité
Ven 8 Nov - 19:19
Invité


« Ouais. Je sais ce que je veux. » Tu hoches la tête. Et tu sens qu’il y a un double-sens dans sa phrase, alors tes yeux restent plantés dans les siens. Ses dents se plantent dans sa lèvre inférieure. Et finalement tu baisses à nouveau les yeux sur ta feuille, gribouilles deux-trois autres mots en évitant de contribuer à ses propos.

À la place, tu l’écoutes parler. Parce qu’au final, il se dévoile. Et pour être honnête, tu ne sais pas si c’est volontaire ou pas. Tu doutes. Parce qu’il a l’air de jouer au chat et à la souris avec toi. Dès que tu t’approches, il s’éloigne. Et dès que tu t’éloignes, il s’approche. Hm. Ça ne rend pas ta tâche facile. Au contraire. Toi qui es censé l’analyser, le comprendre. Alors tu réitères la règle première de vos échanges. La confidentialité.

Et tu poses ta question.
Est-ce qu’il a déjà volontairement fait du mal à autrui ?
Parce que tous les signes pointent vers ce type de comportement.
Pas de relation avec les parents. Pas de relation proche. Une vie sociale exacerbée. Un égo sur-dimensionné. Une personnalité changeante. Des pulsions qui font apparition.
S’il ne l’a pas déjà fait, peut-être qu’il y pense.
Et s’il n’y pense pas (pas encore), il y viendra.
T’as suffisamment d’expérience pour le savoir.

Et tu sais pas s’il sera honnête dans sa réponse. Tu l’espères. Par souci de transparence. D’intégrité. De respect.
Il hausse les épaules. Regard fuyant. Mal à l’aise. Comme s’il cherchait à s’enfuir. Une porte brandée "exit". Mais y’en a pas, ici. Il est coincé avec toi, pour encore vingt bonnes minutes. « Peut-être quand j’étais au lycée parce que j’étais con. Un peu comme n’importe quel gosse. Sinon non. » C’est ton tour de froncer les sourcils. Peu convaincu de sa réponse. Mais soit. Tu peux pas lui tirer les vers du nez. Ça serait un abus de pouvoir, ça serait malhonnête. "D’accord." Et tu clos le sujet. Et même si tu notes rien, tu retiens. Tu feras une synthèse détaillée après la séance, de toute façon.

Tu poses ton stylo, croises les bras sur ton bureau. "En quoi tu aurais besoin de mon aide, Laël ? Qu’est-ce qu’on va être amené à faire cette année, tous les deux?" Et par là, t’entends — sur quel sujet allez-vous être amenés à travailler pour qu’il se sente mieux dans sa peau. Quels soucis a-t-il ? Parce qu’il a beau faire le malin, on n’accepte pas volontairement d’être sujet d’une étude psychologique si on cherche rien à en tirer. C’est juste idiot.

Anonymous
Invité
Lun 11 Nov - 17:26
Invité


C’est clairement pas facile avec ton interlocuteur. T’as beau ne pas y aller par quatre chemins, t’as beau lui mettre les choses devant la figure, il ne les voit absolument pas. Et quand t’essaies de te planquer derrière des semi-vérités, quand tu essaies de ne pas trop te livrer, il voit clair dans ton jeu. C’est doublement frustrant de ne pas réussir à pencher la balance comme tu le souhaites, à lui faire entendre ce que tu as envie qu’il entende.

Tu le regardes dans les yeux en sous entendant très distinctement que tu le veux et il réagit comme s’il n’avait pas compris où tu venais en venir. Ça te souffle. Peut-être que tu vas venir avec un tee-shirt la prochaine fois, avec un grand “j’veux baiser Ollie” écrit dessus en lettres éclatantes. Et encore. T’es persuadé qu’il finira par croire que tu parles d’un autre Ollie… « D’accord. » qu’il lâche quand tu dis n’avoir fait du mal qu’à l’adolescence. Tu le sens sceptique, comme si t’avais donné la mauvaise réponse, comme s’il te prenait pour un menteur. Ça t’emmerde, ce sous-entendu. Parce que tu les sens bien, toi, les sous-entendus. Mais t’as pas menti, hein ? Pour le coup ? Tu fais pas du mal volontairement après tout. Tu vas pas non plus commencer à douter de toi à cause d’un pauvre sous-entendu là, si ?

Il pose son stylo et ça sonne comme un moment décisif. Le regard qu’il pose sur toi te plaît pas, comme s’il en avait déjà marre de tes conneries, comme s’il regrettait déjà d’être tombé sur toi. Ou peut-être que t’es parano, au fond. « En quoi tu aurais besoin de mon aide, Laël ? Qu’est-ce qu’on va être amené à faire cette année, tous les deux? » Le blanc. Le blanc total. T’en as absolument aucune idée. Mais ton personna lui, celui que t’as commencé à être depuis le début de l’entretien, il le sait. « C’est la première fois que je vois quelqu’un… Je sais pas. Je sais pas comment ça se passe. Je sais pas ce qu’on peut faire. » Tu fais un show de te mordre la lèvre inférieure, fausse nervosité. « J’sais pas. J’me sens seul. Mais c’est pas d’la magie, hein ? On peut pas changer ma solitude rien qu’en parlant, hein ? » Tu t’octroies un petit sourire mi timide mi amusé, histoire de pas passer du mec sûr de lui au mec triste en trois secondes sans au moins lui faire garder un minimum la face, histoire de garder les mains sur le volant de ton personnage.
Anonymous
Invité
Jeu 14 Nov - 8:03
Invité


Tu ne sais pas trop quoi faire avec lui. Comment agir avec lui, quelle est la bonne façon de procéder. Une seconde t’as l’impression désagréable qu’il te ment, qu’il se fout de toi, et la seconde d’après, t’as l’impression qu’il t’ouvre une fenêtre sur son âme. Il est complexe, Laël. Et certes, ça ne fait qu’une trentaine de minutes que tu es avec lui, mais tu le sais déjà. Ça ne va pas être facile. Tu n’es pas contre un challenge donc c’est pas grave, mais t’es perturbé. Pas le type de patient que tu as l’habitude de rencontrer.

Alors tu t’arrêtes. Poses ton stylo, croises les bras sur le bureau. Tu lui demandes clairement et explicitement ce qu’il attend de toi. De vos séances de travail. Parce que vous travaillez, là. Et tu n’as pas l’impression qu’il comprend cette dimension là. « C’est la première fois que je vois quelqu’un… Je sais pas. Je sais pas comment ça se passe. Je sais pas ce qu’on peut faire. » Tu le regardes, attentivement. Essayes de déceler des signes comportementaux. Langage corporel que tu maîtrises bien. Mais soit il le maîtrise bien lui aussi, soit il te dit la vérité. « J’sais pas. J’me sens seul. Mais c’est pas d’la magie, hein ? On peut pas changer ma solitude rien qu’en parlant, hein ? » Tu laisses le silence planer un peu, histoire de quelques secondes, avant de reprendre la parole. "Non, la thérapie, c’est pas de la magie. C’est du travail. De l’investissement. De ma part, mais aussi de la tienne. Il faut vouloir avancer pour y arriver. Mais s’il y a de la bonne volonté, la réussite est presque assurée."

En attendant, tu te dis que pour une première séance, c’est déjà bien. "On va s’arrêter là pour aujourd’hui. Je vais te demander de remplir une feuille d’informations basique, pour que je puisse la garder dans mon dossier. Ces informations resteront évidemment confidentielles. Tu sais, le secret professionnel…" Tu sors une feuille, sur laquelle sont demandés l’état civil, le lieu de travail, le numéro de téléphone, l’adresse mail et autres infos en vrac comme ses disponibilités. Et t’as déjà une petite idée pour la suite. Mais tu ne lui en fais pas part. Et peut-être que tu devrais. Mais ça fausserait l’expérience. Alors tu te tais. Et tu le laisses remplir tranquillement le papier. "Merci d’être venu en tout cas. Ravi de te rencontrer. Je te tiendrai informé de la suite des événements, comment on planifie les prochaines séances, etc. Là, il faut que je reprenne mes notes, que je me pose pour analyser tout ça et décider de comment on va aborder ta situation pour en tirer le meilleur." Tu ranges la feuille remplie puis te lèves. Tu lui donnes une carte avec ton nom et ton numéro de téléphone. "Si jamais tu as besoin, tu sais où me joindre comme ça. N’hésite surtout pas." Et peut-être que t’aurais pas dû dire ça. Parce que t’es censé garder une distance avec tes sujets. Mais Laël, c’est ton sujet sur toute l’année. C’est le sujet de ta thèse. Alors peut-être que tu peux bien faire une exception, non?


(( fin du rp ? ))
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
generation why :: → la ville-
Sauter vers: