il y a de la magie dans les livres parce qu'on peut guérir les maux avec de simples mots.
((octobre 2019))
c'est important de lire ! vous dira toujours ézéchiel. c'est important pour pleurer, pour rire, pour ne pas se brûler les ailes.
écouteurs dans les oreilles, orbes posées sur le paysage parisien d'un début de soirée. rencontre des rayons rosés d'un soleil en fin de journée sur les toits des appartements déjà éclairés — ézéchiel aime la ligne 6 pour son chemin qui semble l'amener vers les étoiles ((près du ciel, dehors)) les prunelles qui ne décrochent pas ; l'arrêt raté, encore une fois. trop rêveur. pas de rouge écrasé sur son visage enfantin car peter-pan ne devient colère que lorsque l'on parle ((mal) de ses mères. un soupir s'échappe de ses lèvres gercées alors qu'il se glisse entre les usagers, murmure un pardon excusé pour qu'on le laisse passer. le voilà dehors ! nullement pressé, après tout — il est déjà en retard ou sans horaire, qu'importe l'heure affichée. la brise colore sa peau d'une touche rosé et il enfouit son visage dans son col roulé pour se protéger, réfugie ses mains déjà glacées dans les poches de son manteau clair. petit pas sur le pont, gamin fripon, qui ne peut s'empêcher de saisir un morceau de bois pour le faire résonner sur les barrières, au-delà de la seine — les passants ne s'arrêtent pas sur l'enfant plein de joie.
((silence)) dans la bibliothèque, chuchotement indistinct de ceux qui se plongent dans les livres, à la recherche de leur destin ; il connaît les lieux par cœur, peter pan ! y passe plus de temps que chez ses mamans. sourire à la dame de l'accueil, carte dans ses doigts pour lui garantir l'accès — il sait que même oubliée, elle le laissera passer ((difficile de refuser à ézéchiel))
le paradis est juste devant lui.
les rangées de livres, le parfum des pages et le murmure des histoires encore non lues. mais il ne s'attarde pas car il doit rejoindre iseul après et qu'elle lui en voudra s'il ne vient pas — ((tant pis)) à demain la joie et l’allégresse de rester avec son amante, sa maîtresse ((la littérature évidemment !)) son index parcourt les rayons, effleure les couvertures pour s'arrêter sur une bien précise ; désirée, voulue, tant attendue. ses pas feutrés car l'enfant est toujours discret dans ce lieu sacré le portent jusqu'au bureau occupé, pour pouvoir réserver l'objet tant aimé. mais ézéchiel n'est pas arrivé le premier ; avant, il y a cette inconnue, qui semble avoir vu trop grand. trop de livres ! il faut faire un choix. ((ah)) ézéchiel ne connaît que trop bien cela ; en retrait ((juste derrière elle)) il attend. la tête s'incline, une jolie mimique malicieuse se dessine et puis, il jaillit — toujours, constamment. son désir profond d'aider les gens.
j'peux emprunter deux livres pour elle si besoin !
on se retourne, on s'étonne face à ce jeune homme, qui sans préavis propose de régler son souci. mais ça serait trop dommage, non ? de ne pas pouvoir rêver parce qu'il n'y a plus assez de place sur une carte de bibliothèque passée.
son sourire s'étend un peu, alors que sa main dépose sa propre carte sur la table — passant sur le côté de l'inconnue. ézéchiel dumas, pour la réservation du coup.
ézéchiel refuse, que les portes de la littérature se ferment, devant ceux qui l'aiment.
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Ven 1 Nov - 19:00
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y a longtemps qu’t’aurais du quitter les quais où tu as fini par passer l’après-midi. c’est l’atmosphère insupportable des quatre murs de ta piaule qui t’ont fait ce matin sortir du lit. la 3bis jusque porte des lilas, le changement interminable pour choper une rame de la 11, ton quotidien dans ton sweat fila et tes air force 1 pour qu’tu finisses par fumer des joints aux alentours du pont marie, le regard perdu dans les reflets de l’eau sale du fleuve parisien, les pensées vagabondes. si ça s’trouve y a des cadavres, là d’dans. t’es pas restée assise là bien longtemps cependant. t’as marché sur les pavés, flâné autour de ces âmes et t’as finalement terminé par te retrouver dans le treizième arrondissement de paris. endroit que tu fréquentes beaucoup, c’est d’ailleurs là qu’en sortant de ta prépa, tu viens prendre un bubble tea avant de te poser sur les tables fréquentées de la bnf — pour bosser sur des dissertations de latin qui te prennent bien trop la tête. mais pas cette fois. cette fois, t’as rien à faire, enfin, rien c’est un bien grand mot. à fénelon, en hypokhâgne, ils te donnent des montagnes de livres à lire : toi tu les feuillettes surtout, t’arrives jamais à les finir, en fait, t’as jamais le temps. tu les commences, puis y en a un qui te tape dans l’oeil et qui t’prend aux tripes. foutue pour foutue, tant pis pour le dst de demain, zola ça t’plait bien plus que montaigne.
alors t’as arpenté les allées d’un de ces gratte-ciels si familiers : la bibliothèque nationale de france, pour toi, c’est comme les halls de la rue de belleville. on t’y voit toujours à la même heure, sans raison précise, juste pour chercher ce silence aérien qu’au fond tu aimes tant. toi la fille de l’air, toi, la fille de l’univers. un peu trop d’bouquins à la main, les yeux et l’esprit bien plus grands que le temps que t’as à consacrer à cette lecture de loisir. t’en as sept sur les bras, dont un que t’as particulièrement envie de lire, c’est une oeuvre du philosophe préféré de ton paternel défunt, tu t’es souvenue qu’il t’avait demandé de le lire pour lui avant qu’il te laisse passer les portiques de sécurité de l’aéroport de ton île natale. t’as jamais eu l’occasion de lui donner ton avis critique, ni même de lui dire au revoir, mais c’bouquin, tu veux le lire ne serait-ce que pour lui rendre hommage. mais la bibliothécaire, elle t’dit que t’en as trop des livres. et là, tu te retrouves à hésiter : soit t’abandonnes les bouquins que tu dois lire pour l’école, soit t’en poses un qui raconte les origines du rap français, et ce livre qui comptait pour ton père dont tu devras encore repousser la lecture. et puis, cette voix, et puis cette carte qui se pose à côté de la tienne, et qui vient te sauver de ce terrible dilemme. tu restes de marbre face à ce garçon qui doit bien avoir à peu près son âge. et il emprunte ses livres à son tour. et cette femme qui vous remercie derrière ses lunettes rectangulaires. et là, tu sais que ce sera à toi d’engager la conversation.
— bah euh, merci, c’grave sympa.
c’est un peu gênant, car toi, t’oses pas trop parler aux gens. ça se voit qu’il vient pas du même monde que toi, il est élégant lui, et toi tu ressembles à rien avec ton sweat à capuche et tes cheveux en bataille. ezéchiel dumas, il est tout ce que tu détesterais habituellement, et pourtant, t’as une once de sympathie face à ce regard angélique qui te fixe.
— bah du coup moi c’est léonie. léonie neptune. j’pense qu’on devra se recroiser pour euh.. bah, les bouquins, t’sais.
il y a de la magie dans les livres parce qu'on peut guérir les maux avec de simples mots.
((octobre 2019))
((silence)) ((marbre)) ((gêne))
il y en a toute une ribambelle ! d'expressions et de vide qui passent entre les deux inconnus ; mais ézéchiel, trop solaire, ne s'y attarde pas. tout ce qu'il voit, c'est qu'elle peut désormais emporter avec elle ses sept livres soigneusement choisis, sans devoir en laisser un dans l'oubli. alors, face au subtil malaise de ceux qui ne se connaissent pas, il suppose qu'ils vont probablement en rester là — erreur ! ((surprise)) parce qu'elle fait le premier pas, de ce merci un peu maladroit. il hausse les épaules, comme pour répondre un silencieux oh y a pas d'quoi ; après tout, c'était naturel, sans réelle réflexion. il n'a pas fait ça pour l'aborder ou réaliser sa bonne action ((non)) il a fait ça par amour des livres et des passions. elle dénote un peu, léonie. avec son sweat et ses traits au goût des soucis. dans la bibliothèque aux allures élitistes, surprenante est la présence de ceux qui ne ressemblent pas aux grands philosophes ou altruistes.
enchanté léonie ! ah oui, c'vrai— ((moue légèrement désolée)) peut-être que ça ne l'arrange pas, elle ; de le revoir pour rendre les livres empruntés. à trop vouloir aider, il ne réalise pas toujours qu'il pourrait presque parfois trop s'imposer. j'rends la carte et le bouquin sinon. 'fin si ça t'pose un souci. toujours, toujours. éternel ézéchiel, qui se soucie trop des autres.
c'est la dame aux lunettes rectangulaires et à l'air sévère qui les coupe dans leur conversation ; ils font trop de bruit dans la pièce dédiée à la réflexion. en quelques pas, ils s'échappent pour se retrouver dans l'allée de la bibliothèque, celle avec les grandes baies vitrées sur le côté ((son avenue préférée)) ses orbes chocolat glissent sur les livres qu'elle tient entre ses petits bras ; un sourire s'esquisse sur ses lèvres — il a l'impression, pendant une fraction de seconde, d'être en face de quelqu'un qui pourrait bien comprendre son intérêt pour la littérature. pourquoi le rap français ? alors que ses iris se posent sur le livre concerné, emplies d'une curiosité peut-être un peu trop intrusive pour léonie. ézéchiel, constamment dans l'interrogation. ézéchiel, qui pose beaucoup trop de questions. il grimace légèrement, ajoute un enfin, t'as pas à répondre si tu veux pas. c'est juste que— il s'arrête, penche légèrement la tête sur le côté. t'empruntes plein de livres différents. c'est intéressant ! lui, il trouve ça fascinant ; de jongler entre toutes ces lectures, d'alterner entre tous ces futurs. il n'y a pas de style défini, pas de case pré-établie. la jolie léonie semble lire ((sans jugement préalable)) uniquement à travers son âme. c'est l'truc génial avec les bouquins. tu peux en prendre deux et passer d'un univers à l'autre totalement différent. la voix rêveuse ((toujours ! rêveur)) et puis ; le gamin secoue la tête, comme pour revenir à la réalité. il a trop tendance à se laisser emporter.
d'un geste habile, il sort son téléphone de sa poche, le déverrouille en quelques touchers tactiles avant de le tendre à léonie, la page ouverte sur un nouveau contact. avant que j'oublie. ((tête-en-l'air)) pour le livre. ajout un peu gêné — il ne veut pas donner l'impression de vouloir obtenir son numéro par un vieux moyen détourné, refuse que sa demande soit mal interprétée.
et quand on parle de deux univers, qui se télescopent un soir d'hiver, léonie et ézéchiel, pourraient bien en être une représentation fidèle.
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