père : le brusque, le pourfendeur d'espoir, henri qui a toujours été là pour le faire descendre de son petit nuage, et lui rappeler que la vie, la vraie, elle n'est pas dans les tutus et les collants, comme si lui, de sa banque, il en savait plus sur ce qu'il en disait.
mère : yoheved est sévère, mais elle a appris les choses à la dure, avec des parents qui ont du tout quitter pour tout reconstruire à des milliers de kilomètres de chez eux. elle lui a donné le goût de l'effort, et avant tout celui de l'excellence. pas de deuxième place possible pour celui qui les a si longtemps cumulées.
frère(s)/soeur(s) : deux grands frères qui réussissent vraiment, apparemment, qui font des études qui les mèneront quelque part, qui ont créé des choses pour la postérité. il lui, en bon dernier, qui tente de se débrouiller dans un art qui veut du mal à son cœur et à son corps, qui tente d'attirer l'attention, parce qu'il leur a promis, que ça valait le coup d'espérer.


école fréquentée : éducation publique dans un sens, école de danse financée aux frais de l'Etat. Opéra de Paris qui l'a accueilli avant ses dix ans, internat complet, rarement des retours dans sa famille beaucoup trop loin pour continuer de la fréquenter.
diplôme(s) : bac technologique de musique et de danse, entrée en concours interne comme quadrille avec un petit peu d'avance, puis enfin le quatrième échelon franchi, volonté de la part de Naphtali de faire une pause sans le pouvoir maintenant - happé comme un homme serait attaché à un train en route. impossible de s'en détacher, parce que tout ce qu'il a jamais su faire, c'est danser.
situation actuelle : employé titulaire de son poste, la phase du stage qui s'est passée, l'angoisse de savoir s'il était ou non pris enfin passée. pas un gros salaire pour couronner ses exploits qu'il considère encore comme n'étant jamais assez.
langue(s) parlée(s) : le français et l'anglais qu'il parle couramment, plus grâce aux séries netflix qu'à un suivi de cours trop poussés, jamais de spé langues choisie à cause de disciplines sportives trop chronophages, l'espagnol qu'il tente de façon plus ou moins assurée, et enfin l'italien comme langue chérie qu'il apprend loin de chez lui, dans les livres et les cd.

cigarettes : non fumeur en ce qui concerne le tabac traditionnel, trop cher, avec des images vraiment pas belles, et pas envie de manquer d'endurance sur le long terme, naphtali qui a déjà suffisamment de peine à tenir la cadence au bout de quelques heures de récitation.
alcool : alcool occasionnel, histoire de ne pas se sentir seul, véritable poids plume qui n'a jamais besoin de payer ses propres consommations - il lui suffit de profiter de celui des autres pour ressentir la même chose en fin de compte. définitivement un rapport plus compliqué aux boissons depuis que charles est entré dans sa vie, crainte des ravages que les verres de trop peuvent procurer.
drogues douces : cannabis occasionnel, toujours aussi social, bien préféré à toutes les autres drogues précédemment citées. on ne le retrouvera jamais avec, il n'a jamais parlé au moindre dealer, mais se révèle participant enthousiaste quand il s'agit de fumer.
drogues dures : trop sage pour ce genre d'histoires, oreille attentive quand il s'agit d'entendre les dures anecdotes des folles soirées, jamais allé trop loin pour ne pas le regretter.

télévision : absolument aucune. ça se compte en quelques minutes par semaine, petite abeille toujours affairée, pas doué en politique, pas doué dans tout ce qui concerne les conflits, ne supportant pas d'être passif devant les actualités qu'il ne sait jamais comment prendre ou encaisser.
ordinateur : déjà un rapport plus compliqué. c'est son meilleur ami des fins de soirées, netflix qui lui a sauvé ses années dès qu'il a eu besoin d'avoir sa propre bulle, s'aventurer dans les vidéos youtube de danse et suivre ses professionnels favoris, jamais de fouilles plus profondes sur ce fait.
téléphone portable : soit dans la main de naphtali, soit dans le sac de sport pendant les entraînements, jamais d'entre deux. trop fan des sms envoyés frénétiquement pour ne pas trop perdre contact, surtout depuis la redécouverte d'un monde en dehors des murs des bâtiments.
réseaux sociaux : trop de temps, sans doute. pas énormément au final, mais suffisamment pour le blesser, pour le faire complexer sur une de ses capacités, de le faire s'insurger sur un commentaire déplacé. les réseaux qui n'ont jamais été sains dans les milieux valorisant à ce point la compétition, et naphtali qui est beaucoup trop attentif à toutes les méchancetés qui peuvent être dites.

régime : régime strict, sans la moindre viande par conviction éthique et morale autant que par dégoût pur de ce genre d'aliments. toujours un appétit d'oiseau, et des repas pesés au milligramme près comme rituel juste avant de difficilement les avaler.
maladie(s)/handicap(s) : l'âme est jeune mais le corps est déjà usé, fatigué. maigreur diagnostiquée mais pas étrangère au monde qu'il fréquente, tension trop basse même en plein effort et un risque plus qu'aigu de lâcher. que tout s'effondre, et peut-être qu'il l'aura mérité.

o1. c'est un enfant discret qui s'est présenté dans le cycle élémentaire, du genre rêveur sans grandes difficultés, de ceux qu'on remarquerait seulement à la mi-janvier. sûrement qu'avec quelques minutes en plus le nez en l'air, plus d'un professeur l'aurait oublié. pas une tonne d'amis, certains qui se sont présentés à la journée d'anniversaire surtout parce que maman a fait pression, il ne se l'explique que comme ça. c'est flou et c'est fade, parce que sa place elle n'était pas là. o2. considère que sa vie a commencé à sa première audition. les bourses décrochées pour pouvoir pratiquer de plus en plus malgré un père qui aimerait le voir partout sauf ici, qui a tenté le foot, le basket, les cris et le chantage, sans jamais réussir à le faire céder. naphtali qui avait fait son choix, et devant les jurés, une décision qui se prend, une personnalité qui s'affirme finalement. o3. à neuf ans c'est l'entrée à l'opéra de paris qui se négocie, les parents qui montent dans la capitale comme cadeau pour le plus jeune, le père qui espère qu'après, il n'en entendra plus parler. peine perdue car l'enfant est rapidement repéré. début d'un internat loin des siens, à seulement penser au ballet. o4. dans la pratique de celui-ci beaucoup de pression qu'il se met, on lui a dit maintes et maintes fois, de se détendre, que toute la tension était visible dans les courbes de son dos. un grand sens de la technique et une souplesse à toute épreuve, et c'est ça qui l'a sauvé surtout, parce qu'il est malheureusement toujours aussi petit. o5. sans doute qu'il ne progressera pas plus dans les échelons, pour ces raisons. parce qu'il s'est empêché de bien grandir, à se stresser, à se restreindre de tous les côtés. à loucher sur la nourriture puis à ne pas y toucher. parce que c'est une façon d'avoir du contrôle, parce que c'est une des manières de contrôler sa puberté o6. naphtali il est définitivement féminin, on lui a souvent fait remarquer. du genre à travailler en pointe quand c'est permis, quitte à entendre les autres râler. il échangerait bien sa place avec une des ballerines à côté, plutôt que de compter sur toute sa force pour les porter, mais il préfère garder ça un peu secret. o7. en colocation avec des membres de l'opéra de paris de son âge avec lesquels il ne s'entend pas, se réfugie dès qu'il en a le droit chez un charles qui l'accueille humblement dans une des plus belles maisons qu'il lui a jamais été donné de rencontrer - toujours aussi abasourdi de voir la simplicité de sa richesse s'étaler devant ses yeux incrédules o8. si son orientation sexuelle est toujours aussi bien reçu dans les milieux les plus artistiques, pas tant que ça envie d'en parler aux parents pour autant. le père qui râlera sûrement que c'est son sport qui l'a perverti, et la mère qui se désolera de n'avoir potentiellement aucune descendance, comme si les deux premiers avaient plus de chance de lui offrir, comme si l'hétérosexualité était une marque de consentement définitive à continuer la lignée. o9. le père qui vient rarement le voir en représentations. pas arrivé depuis deux ans, jamais depuis sa titularisation. toujours une excuse, et la mère qui suit naïvement. qui aimerait bien raviver l'entente entre les deux mais qui n'y croit plus. 1o. ses frères sont ici, très occupés à réussir leurs vies. occupent des places prestigieuses comme les parents l'auraient souhaité, du même acabit que le dernier môme dans des matières plus financières et plus politiques. de ceux qui ne seront pas à la retraite après une quarantaine d'années, qui n'auront pas à dire au revoir à la scène une fois qu'ils auront le dos et les genoux complètement cassés.