père : omar kassem dont le fils est une reproduction presque impeccable; pur esprit de tendresse enseignée à ismaël dès la naissance dans l'espoir de voir s'élever un homme sage. il est violoniste dans l'orchestre de l'opéra national, sans doute en fin de carrière mais demeurant fiévreux de passion. il dédiait autrefois chacune de ses notes à la femme et l'enfant qu'il révérait, amours jadis séraphiques finalement conclues par un divorce silencieux l'éloignant considérablement de ceux qui furent sa famille. il ne manque pas à ismaël, la vision floue des larmes sur le visage de sa mère qui esquitent chaque fois le peu de liens restants.
mère : lorsque le nom de solange legendre est évoqué, c'est la jeunesse brillante d'une étoile prodige au corps de plume qui s'y associe, bien avant son rôle de mère étouffée par l'amour immense de son fils pour lequel elle a renoncé à ces années de prestige. ancienne ivresse pour la danse aujourd'hui partagée avec ismaël qui s'est envolé un temps sur les scènes des opéras, s'est élevé tout juste moins haut qu'elle, allergique à la pression qui, contradictoirement, faisait vibrer son coeur d'adolescente. elle donne encore parfois des cours aux nouveaux arrivants, mais la petite fortune assimilée au fil du temps ne lui impose plus rien. femme tonnerre au caractère jupitérien forgé par une éducation sévère et rigoureuse qu'elle a vaguement tenté de transmettre à sa progéniture, dont l'authentique douceur a finalement attendri ses traits crispés.
frère(s)/soeur(s) : enfant unique qui le regrette, l'âge tendre passé seul si ce n'est entouré de ses quelques cousins aux regards vénéneux; une famille française comme paris en déborde: blanche, hétéro, stricte. il y trouve péniblement sa place, l'évite tant que possible, cramponné à sa mère qui semble être la seule n'ayant jamais sifflé de haine contre lui.


école fréquentée : établissement privé et catholique, la maudite sainte-elisabeth teintée d'angoisse, visible de l'appartement familial. coeur qui s'accélère encore lorsque ses yeux s'y posent, pourtant d'autres y ont vécu bien pire.
diplôme(s) : baccalauréat littéraire obtenu de justesse, sans efforts ni volonté, lorsque ses priorités demeuraient à la barre et sur les lèvres frileuses des amours masculines.
situation actuelle : il avance à contrecoeur vers la vie active, toujours suspendu au rêve de ne faire que danser; promesse scellée en or de s'en donner les moyens.
langue(s) parlée(s) : français et anglais parfaitement, quelques souvenirs lointains de l'arabe de son père sans être capable d'aligner une phrase.


cigarettes : occasionnellement, plutôt raisonnable.
alcool : bouteille facile mais surtout en soirée et conscient de ses limites.
drogues douces : probablement un peu addict mais pas plus que les autres, consommation dans la moyenne, lorsqu'il y en a, s'il y en a.
drogues dures : tentées plusieurs fois déjà, ça ne l'effraie pas mais les lendemains sont souvent difficiles.

télévision : jamais, appartement trop rempli pour en contenir et désintérêt général.
ordinateur : quelques heures par semaine tout au plus.
téléphone portable : le même depuis des années, un peu abimé mais ne prend pas la peine d'en changer. constamment en mode silencieux et sur répondeur mais un peu plus attentif aux messages.
réseaux sociaux : présence quasi inexistante, si ce n'est pour le compte instagram presque vide sur lequel voient parfois le jour quelques compositions à la guitare.

régime : végétarien, consommation sans doute légèrement insuffisante par habitude.
maladie(s)/handicap(s) : virus de l'immunodéficience humaine heureusement détecté à temps, symptômes inexistants si ce n'est pour les traitements antirétroviraux.

prince imaginaire de paris - cacher le soleil dans les yeux - baisers sur toutes les joues - fleurs déshydratées enfermées dans les livres - douceur inépuisable dans la voix - guitare résophonique près des plantes sur le balcon - coeur gonflé en permanence pour aimer le monde entier - rire qui réchauffe les hivers glacés - salle de danse tard le soir - rêves éveillés sous les arbres du jardin des plantes et sur les quais de seine - chorégraphies improvisées sur le parvis notre dame et dans le métro désert - mains brûlantes sur les frissons des corps - toit poussiéreux de l'immeuble pour observer le ciel, la nuit